
![]() A l'heure où sort un onzième Halloween, il est temps de faire le bilan d'une franchise qui se répète inlassablement depuis 40 ans. Un zoom sur le choix des producteurs / distributeurs de présenter chaque film sous un titre qui est devenu quasiment une marque autour d'un personnage surnaturel et monomaniaque. Lorsque John Carpenter se lance dans la création d’un thriller sur un tueur de baby-sitter, il n’y a pas vraiment encore de titre. Son producteur Irwin Yablans, qui lui a proposé le concept, pense bien à The babysitter murders, mais c’est surtout un titre de travail qui sera rapidement remplacé : le producteur a l’idée de fixer l’intrigue la nuit du 31 octobre, fête des morts particulièrement populaire chez les étudiants qui en seront la cible privilégiée. Le titre Halloween s’impose donc naturellement et oriente l’écriture du scénario sur une quasi-unité de temps et de lieu après un court et sanglant prologue. C’est ainsi que la saga lancée en 1978 va populariser le slasher. Un genre apparu quatre ans plus tôt avec Black christmas [1]. Déjà un titre qui met en avant un jour de fête. Un genre qui pullulera par la suite avec un grand nombre de copies, dont le plus gros succès proposera lui-aussi un tueur ayant quelques problèmes de famille et qui se manifeste un jour particulier : en 1980, Vendredi 13 imposera Jason et son masque de Hockey. Le film Halloween rendra célèbre, lui, le personnage fantasmagorique de Michael Myers et son masque blanc inexpressif [2]. Une suite sort en 1982 sous le titre Halloween II. C’est une suite directe du premier qui reprend l’intrigue là où le premier film avait laissé son tueur iconique. Mais lorsque le succès appelle un troisième film, John Carpenter qui est toujours au commande du scénario - mais plus de la réalisation - décide d’éviter la redite et d’orienter le film vers une autre intrigue autour d’halloween. Exit donc Michael Myers et sa victime préférée Laurie Strode (jouée par la fille de la Janet Leight de la scène de la douche de Psychose, Jamie Lee Curtis). Le film ne marche pas, reproduisant le type d'erreur qui avait failli enterrer la série La panthère rose : en négligeant l’animal dans son générique et son titre, les producteurs avaient perturbé la promotion de leur suite Quand l’inspecteur s’emmêle (a shot in the dark en vo) avant de revenir après systématiquement à un titre reprenant la fameuse Panthère rose. Halloween III, le sang du sorcier fait l’inverse en promettant la continuité des deux premiers films alors qu’il raconte une histoire sans rapport ... sauf que de parler d’halloween.
![]() La Guerre des étoiles est entrée immédiatement dans l'histoire du cinéma, générant une communauté de fans qui fétichisent les objets du film. La saga a su dès sa sortie s'appuyer sur une affiche iconique, aux multiples influences, mais bien peu fidèle au film. Une histoire à rebondissements. Le merchandising n'est pas né avec Star wars malgré la légende. C'est Disney qui popularisa le concept des produits dérivés dans les années 30 autour du personnage de Mickey. Le cinéma live s'y mis bien plus tard : la série de films La planète des singes généra son lot de figurines aux Etats-Unis à la fin des années 60. En France, quelques années avant, on trouvait déjà des albums Thierry La fronde. Mais Star wars est bien le champion d'une activité marketing qu'il popularisera dès 1977 : les recettes des produits dérivés dépasseraient 25 Md$, soit nettement plus que celles des films eux-même. Cinéma oblige, ce sont les affiches du film qui ont été les grandes bénéficiaires de ce mouvement fétichiste. Ils sont nombreux les cinéphiles, ou pas, qui ont accroché un poster de Luke Skywalker. Et il y en a eu beaucoup, rien que pour le premier film. Le plus célèbre d'entre eux est l'affiche originale de la sortie de 1977 par l'affichiste Tom Jung, 35 ans à l'époque. Sa référence : Star wars "Style A". George Lucas choisit Tom Jung car il avait été marqué par l'affiche qu'il avait faite pour la ressortie en 1967 de Autant en emporte le vent (avec Howard Terpning). Rare exemple du poster d'une reprise qui a complètement effacé l'affiche d'origine. La pose romantique du couple Gable/Leigh fut d'ailleurs réutilisée en 1980 par Roger Castel pour l'affiche originale de L'Empire contre-attaque avec le masque noir de Vador à la place des flammes d'Atlanta. Jung était déjà un artiste établi puisque il était l'auteur des affiches originales de The Omen, L'homme qui voulut être roi, L'homme au pistolet d'or (James Bond), Papillon, Grand Prix et Docteur Jivago (ses œuvres ici).
![]() La présence dans la sélection officielle cannoise de deux films produits ou distribués par Netflix a fait couler beaucoup d'encre. C'est une première, mais c'est surtout l'intégration d'une évolution passible de remettre en cause la place de la salle de cinéma. Thierry Frémaux, Délégué général, a publié il y a quelques jours la Sélection Officielle de Cannes. Les réactions ont été parfois violentes. Immédiatement, dans un récent communiqué, la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) regrettait que le Festival de Cannes ait retenu «deux films acquis ou financés par Netflix, sans que le conseil d'administration [du festival de Cannes], dont elle est membre, n'ait été consulté». Quelques jours plus tard, c'est le BLIC (Bureau de Liaison des Industries du Cinéma), qui regroupe au delà des exploitants et distributeurs, qui s'est ému : "cette situation soulève de nombreuses interrogations". En effet, la plateforme américaine a acquis la dernière production de Noah Baumbach, The Meyerowitz Stories, plateforme pour la diffuser mondialement (en tout cas où elle est disponible) à ses abonnés. Ce n'est pas un petit film puisqu'on y trouve au générique Ben Stiller, Emma Thompson, Adam Sandler et Dustin Hoffman, Il en est de même pour Okja, du coréen Bong Joon-Ho à qui l'on doit The host et Snowpiercer. Si le film de Baumbach n'a pas encore de date de disponibilité sur la plateforme, on annonce déjà le film coréen pour le 28 juin sur Netflix. Le spectateur peut donc s'imaginer être privé de Palme d'or au cinéma si l'un de ces deux films est retenu par le jury présidé par Pedro Almodovar. Derrière cette montée au créneau des exploitants, on trouve la crainte que la salle ne soit plus le chemin obligé pour inaugurer la carrière d'un film dans la chronologie des média. La FNCF s'interroge donc : "Et qu'en sera-t-il demain, si des films du Festival de Cannes ne sortaient pas en salles, remettant ainsi en cause leur nature d'oeuvre cinématographique ?" Et pourtant l'annonce simultanée que le Festival de Cannes 2017 proposera aussi des séances de la saison 2 de la série télévisée Top of the Lake (réalisée par Jane Campion) et de deux épisodes de la nouvelle saison de Twin Peaks (réalisés par David Lynch) n'a pas produit le même effet sur la profession. Ce ne sont officiellement pas des films de cinéma !
![]() Le distributeur français a tout fait pour associer Lion à Slumdog millionaire, une référence qui écrase le film et son histoire "incroyable". Une facilité propre au marché français pour indexer le film dans un genre bien spécifique : le film "indien" à potentiel émotionnel pour le public occidental. Lion est un film qui plait beaucoup. En témoignent ses 6 nominations (non concrétisées) aux Oscars, son bon bouche-à-oreille au cinéma (-20% seulement en deuxième semaine en France) et ses bonnes notes attribuées un peu partout par le public : un rating de 9,4 sur 10 exceptionnel relevé par l'Observatoire de la satisfaction, une excellente note de 8,1 sur IMDb, un score élevé de 4,6 sur 5 par les internautes d'Allociné. Ce sont des évaluations extrêmement rares, atteintes par seulement une petite poignée de film par an. Mais ce n'est pas une oeuvre facile à vendre pour autant. Le distributeur a choisi de garder le titre original, court et énigmatique (on ne le comprend qu'à la toute fin). Australien, le film se passe en Inde pendant sa première moitié sans aucune star pour le porter avant l'apparition de Nicole Kidman après une heure de film. Les producteurs australiens ont d'ailleurs eu quelques difficultés à trouver un partenaire américain car les premiers approchés voulaient transférer l'intrigue d'Australie aux Etats-Unis. Or c'est l'adaptation d'une histoire vraie d'un garçon de cinq ans adopté en terre australe. Par respect pour la véracité de l'intrigue, ils ont refusé, rendant leur film moins "universel" pour le marché occidental. On peut le regretter, mais c'est une réalité économique difficile à contourner. La présence de Nicole Kidman, Rooney Mara et Dav Patel n'est pas anodine, mais pas suffisante pour porter le film, les deux premières ne jouant que des seconds rôles et Dav Patel n'ayant pas un pouvoir d'attraction réel au box-office.
![]() Jean-Jacques Annaud a fait bouger le cinéma français des années 80 en lui donnant une ambition à laquelle il était mal habitué (La guerre du feu, Le nom de la rose et L'ours). Il se lançait en 1994 dans la production des Ailes du courage, un moyen-métrage en 3D Imax en avance sur son temps. D'où l'intérêt rétrospectif de se pencher sur sa vision à l'époque du cinéma d'aujourd'hui. Une vision où l'Imax serait dominant.
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Luc Besson vient de proposer la première bande-annonce de sa saga galactique Valerian. Des images attendues pour imaginer ce à quoi ressemblera cet ovni coûteux du cinéma français.
Lorsque Luc Besson a décidé de réaliser son rêve de gosse en adaptant Valerian et Laureline [1] héros de bande-dessinée depuis 1967, le milieu du cinéma l'a pris pour un fou. Non pas parce que cette histoire de voyageurs du temps avait de quoi faire tourner la tête. Mais parce qu'il était prêt à mettre beaucoup d'argent avec son budget annoncé à 197 M€. Beaucoup trop par rapport à ce qu'est capable de produire le cinéma français (le précédent record était de 78 M€ pour Asterix aux jeux olympiques), beaucoup trop par rapport à ce qu'un indépendant peut espérer rentabiliser au regard des tentatives similaires (on se souvient de l'échec des Arthur et les Minimoys aux Etats-Unis). Beaucoup trop enfin par rapport à la capacité financière d'Europacorp (155 M€ au début du tournage).
Et Luc Besson avait annoncé il y a quelques années revenir à une gestion moins risquée de sa société de production Europacorp. C'est pour ça qu'il s'était lancé dans l'exploitation en salles dont le chiffre d'affaires est plus régulier, qu'il avait développé l'activité avec les télévisions offrant une bonne visibilité et qu'il a multiplié les franchises pré-financées de ses précédents succès.
Mais Luc Besson a les pieds sur terre. Il a choisi une histoire et un concept qui a fait ses preuves, inspirant même en son temps George Lucas et sa Guerre des étoiles. Il s'est assuré de bien préfinancer son film à l'étranger, renforçant récemment son accès au marché chinois où il est déjà bien installé en faisant rentrer son partenaire Fondamental Films au capital d'Europacorp. Au niveau de la liquidité, la société avait aussi contracté une ligne de 450 M€ en 2014 pour financer ses productions en anglais.
Le succès de Lucy, devenu le plus gros succès d'un film français à l'étranger a changé la donne, rassurant Luc Besson sur sa capacité à faire monter l'adrénaline des spectateurs d'aujourd'hui, les mêmes justement qui font le succès des films Marvel. C'est dans la foulée qu'il a annoncé en mai 2015 le lancement de la production adaptant le tome 6 des aventures de Valerian et Laureline. ![]()
Si les scénarios tournent souvent autour de 20 intrigues-types, les films sont construits néanmoins pour apporter leur part d'originalité. Pourtant, les distributeurs s'obstinent parfois à mettre en avant la gémellité de certains films, malgré eux ou non, avec des intrigues comparables ou des titres similaires. Parfois les deux !
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Il est difficile de trouver un bon titre pour un film. C'est le premier élément de promotion d'un film. Il doit souligner le genre du film, apporter un élément sur le thème et surtout donner envie. Après quelques dizaines de milliers de films, on comprend que ce soit toujours plus compliqué d'être original. Mais comme le nombre de films qui bénéficient d'une sortie nationale approche plutôt les 200 par an, il n'est pas si difficile d'éviter les confusions en cours d'année.
On sait que certains distributeurs recherchent cette confusion pour tirer profit de la notoriété d'un autre film qui a connu le succès. On rappellera que le studio The Asylum tenta de sortir un film intitulé Age of Hobbits, mais comme il fut démontré que 48% du public était induit en erreur sur le lien avec la franchise des films de Peter Jackson, une décision de justice obligea le producteur à le sortir finalement sous le titre Clash of the Empires (La légende des mondes en vf).
Pour les films de studio, la règle est de marquer son originalité, au moins dans le titre. On constatera l'originalité de certains (Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard), la poésie décalée d'autres (Il était une fois dans l'Ouest) ou les jeux de mot involontaires (Saw 6 en vf).
Mais ce n'est pas chose si facile quand on traite du même sujet, voir exactement de la même histoire. En 2011, le cinéma français se souvient de la sortie à une semaine d'intervalle de deux versions de La (nouvelle) guerre des boutons (respectivement de Yann Samuell et de Christophe Barratier) : ça s'est fini par un match nul au box-office (chacun 1,5 M de spectateurs), ce qui n'est pas si mal, mais il est certain qu'ils se sont faits de l'ombre... et de la publicité mutuelle par le buzz de l'affaire. Ce sont les studios américains qui rééditent périodiquement ce type d'accidents de distribution avec des films jumeaux. Parmi eux, il y a eu Capote/Scandaleusement célèbre, les deux biopic sur Truman Capote réalisées en 2005, Contact/Armageddon sur une météorite fonçant sur la Terre en 1998, Robin Hood, prince des voleurs / Robin des bois sur le héros de Sherwood en 1991. La liste est longue. Si les coïncidences existent, on ne peut que s'étonner des similitudes assez étranges à propos d'un cochon qui parle (Babe et Gordy en 1995), de la fille rebelle du Président américain (First daughter et Chasing liberty en 2004) et de la double adaptation en 2014 de la vie de la - pas si connue - Florence Foster Jenkins. Les dessin-animés n'échappent pas à la règle : Fourmiz et 1001 pattes en 1998 ou Madagascar et The Wild en 2005 sont des exemples connus et troublants.
![]() Si sur la vingtaine de films en compétition officielle de Cannes, il y a normalement une Palme et donc vingt "perdants", cette année, un film est sorti du lot : Toni Erdmann, LE film qui n'a pas eu la Palme d'Or. Rarement un film n'a été aussi souvent décrit pas cette particularité qui concerne tous les films de l'année, sauf un. Si vous êtes un peu cinéphile, vous savez ce que sont 4 mois, 3 semaines, 2 jours et Oncle Boonmee. Ces sont deux gagnants de la Palme d'Or, respectivement en 2007 et 2010. Mais connaissez-vous Toni Erdmann ? Bien sûr, c'est le film qui est revenu bredouille à Cannes cette année. Son slogan sur l'affiche n'est-il pas : "la Palme du public et des critiques". C'était le favori des bookmakers nous dit-on partout :
![]() Tester la satisfaction du public avant de sortir un film est une pratique courante aux Etats-Unis depuis longtemps. Elle existe aussi en France depuis plusieurs années, mais elle tend à se généraliser grâce à des tests plus simples et plus efficaces à mettre en place. On ne peut que louer ces initiatives pour faire se rencontrer films et spectateurs. Les films sont des prototypes dont l'effet sur le public est bien difficile à anticiper. Lorsque le film est proposé au public, il n'appartient plus à son auteur : les spectateurs engagent leur propre lecture du film selon ce qu'ils sont et ce qu'ils voient. Lors de la projection, un complexe jeu de test d'hypothèses, d'interprétation et d'assimilation se met en jeu pour aboutir à une perception à la fois émotionnelle et rationnelle de l'oeuvre cinématographique. Il existe des "trucs" pour plaire au public. Des techniques de construction d'un scénario popularisées par John Truby et Robert McKee en passant par le test d'intelligence de contenu de The fiction lab, il y a quelques recommandations souvent de bon aloi qui permettent de construire ou d'améliorer des films en termes de satisfaction du public. Mais finalement, le vrai test holistique est tout simplement de demander son avis au public comme on le fait de plus en plus dans tous les domaines (il suffit de voir le succès des méthodes agile en gestion de l'innovation digitale). Au cinéma, c'est ce qu'on appelle un preview (test screening). ![]() C'est grâce à ces projection-tests qu'on peut identifier des scènes qui fonctionnent moins bien, des baisses de rythme malvenues, des personnages manquant de consistance ou choisir entre deux fins. Justement, c'est suite à un preview réalisé juste avant la sortie que les producteurs et le réalisateur de La mort dans la peau ont pu valider une seconde fin tournée dans l'urgence pour valider qu'elle améliorait la perception du film de 10 points. En France, les tests sont surtout sollicités pour préparer une sortie par le distributeur du film, plus que par le producteur et le réalisateur qui en font la livraison. Il existe donc des instituts d'étude spécialisés qui proposent des tests à un panel de spectateurs en fonction de la cible choisie : Cinext, Médiamétrie et L'observatoire de la satisfaction. Ce dernier est l'un de mes favoris pour son expérience et sa capacité à comparer les résultats de ses tests avec ceux de sa base de données historique. Et en plus, il fait un travail depuis des années pour sensibiliser les professionnels à la mesure de satisfaction et, depuis cette année, au grand public avec la diffusion de sa Newsletter via Facebook (et Twitter). Il s'appuie pour ça sur ses outils Cinépanel (test en amont de la sortie en salles du film ou des éléments de promotion) et L'Echo du public (mesure en aval). Il s'agit d'un outil pour les distributeurs, plus que pour les auteurs puisque les études cherchent surtout à trouver le bon public, celui qui va aimer le film. Peu importe : faire le bon film pour plaire au public ou chercher le bon public pour un film donné relève de la même démarche de rapprocher film et spectateur pour une rencontre réussie. Et il n'y a rien de plus sain pour des auteurs que de s'intéresser à leur public.
![]() A Hollywood, la polémique sur les salaires des acteurs rebondit sur fond de guerre des sexes depuis le coup de gueule de Jennifer Lawrence. Néanmoins l'équilibre homme-femme en matière de rémunération ne serait pas justifié à Hollywood : les actrices devraient gagner plus ! Jennifer Lawrence avait découvert l'inégalité de traitement en décembre 2014 lorsque les mails de Sony rendus public montrèrent que pour American Hustle, Amy Adams et elle avaient obtenu moins que chacun des trois acteurs masculins. Récemment, elle revenait sur cette révélation dans Letters to Jenny :I found out how much less I was being paid than the lucky people with dicks Elle s'en voulait de sa mauvaise capacité à négocier, mais aussi de l'attitude des Studios vis-à-vis d'une femme qui négocie son salaire.
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L'acteur star de Titanic a gagné son premier Oscar après 4 nominations infructueuses et 26 ans de carrière (il a commencé à tourner à 15 ans). Mais à 41 ans, il a encore du temps devant lui pour compléter sa carrière. Ce n’est plus forcément le cas pour le compositeur Ennio Morricone. Il aura 88 ans en novembre prochain et fête ses 55 ans de carrière comme compositeur de musique de film. Il vient enfin de gagner pour Les 8 salopards. En 2007, un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière lui est décerné. Il avait alors 79 ans. Il a depuis composé les musiques de plus de 20 films et pratiquement autant pour la télévision. Auteur de plus de 400 œuvres pour des films (et près d’une centaine pour la télévision), il reste très actif au cinéma : il va encore composer au moins trois nouvelles bandes originales pour des films qui sortiront en 2016, dont le prochain Terrence Mallick, Voyage of time. C'est justement avec Terrence Mallick qu'Ennio Morricone a connu sa première reconnaissance aux Oscars, une nomination pour Les moissons du ciel en 1979. Car la reconnaissance de son talent a dû attendre qu'il travaille sur la production d'un studio hollywoodien, en l’occurrence Paramount. En tout, il y aura eu cinq nominations infructueuses avant que la sixième, cette année, soit la bonne. A l'exception de Malenà, elles furent toutes pour un film anglo-saxon. | Car tous ces prix sont d'abord là pour faire la promotion des films par des organismes professionnels qui vantent d'abord le cinéma national. Certes les Oscars sont ouverts aux films de toutes les nationalités puisqu'il suffit que le film ait été distribué à Los Angeles. Mais les gagnants sont essentiellement des anglo-saxons (seuls l'international Le dernier Empereur et le muet The artist échappent à la règle pour la statuette du meilleur film). Les grandes compositions des années 60 et sa période des westerns italiens ou celles des années 70 pour les films de Belmondo en France ne purent donc pas réellement concourir pour les Oscars. Même une oeuvre majeure comme Il était une fois dans l'Ouest ne lui a pas rapporté de nomination à l'Oscar alors que l'oeuvre de Sergio Leone bénéficiait de la présence de l'américain Henry Fonda. Le film ne reçut aucune nomination de toutes les façons alors qu'il est aujourd'hui conservé à la National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès aux Etats-Unis. |

Les distributeurs savent que le spectateur se déplace s'il est confiant dans une qualité élevée. La qualité attendue active son intention de voir un film et le rapport entre les risques de déception et les bénéfices attendus stimule son comportement à transformer un désir en action. Une critique positive est donc un atout tant pour jouer sur l'évaluation a priori que sur la légitimité du film, et donc indirectement les bénéfices attendus. Cela fonctionne surtout quand le critique est crédible (ce qui est moins le cas pour les films grand public) et lorsque l'effet de légitimité fonctionne (également peu pertinent pour les blockbusters).

Mais il y a des auteurs qui au contraire cherchent à ne pas faire d'ombre au film pour que celui-ci puisse exister comme une singularité. Ainsi Woody Allen impose-t-il depuis sa mésaventure de Quoi de neuf pussycat ? de maîtriser totalement ses films. Cela dépasse même le film lui-même : le comique new-yorkais tient immuablement à ce que les acteurs principaux soient cités dans l'ordre alphabétique, au refus des bonus sur les DVD/Blu-ray et à ce que son nom soit un argument de vente sur les affiches. Une sobriété qui a pour but de ne mettre que le film en avant

Le film #Chef a posé le problème à son distributeur. Le film évoque les difficultés d'un cuisinier renommé à quitter la routine confortable de son menu quotidien à succès pour retrouver l'authenticité de sa cuisine, et au passage une relation avec son fils et sa femme. C'est en fait un fell-good movie comparable à Little Miss Sunshine dont il reprend indirectement la construction classique en road movie qui permet aux personnages de révéler leur vraie nature (comme souvent, la proximité entre les deux films est soulignée par le choix de la couleur, jaune en l’occurrence, et la mise en évidence d'un camion/camionnette). Le distributeur n'a donc pas voulu rester sur la première partie du film évoquant le personnage en crise pour au contraire le montrer retrouvant sa joie de vivre. Il apparait donc souriant dans un food-truck en compagnie de sa famille, son ex-femme et son fils.

On peut s'attendre donc à ce que la VoD permette à terme d'avoir accès à un choix plus grand de film. Bien sûr, cela veut dire que certains distributeurs vont devoir s'adapter et certains devront fermer. On ne pourra que regretter les conséquences néfastes pour des acteurs qui ont tant apporté au cinéma. Mais c'est une transformation globale du secteur et non sa disparition. Le secteur cinématographique se porte globalement bien : il n'y a jamais eu autant d'argent, de spectateurs dans les salles et de films. L'industrie cinématographique doit continuer à s'adapter. Le numérique a transformer le projection ; il touche désormais largement la distribution. Le journal Les années Laser dans son dernier éditorial fait d'ailleurs un constat très intéressant. Si l'exploitation en salles s'est organisée dès 1937 pour centraliser sur un jour dans l'année la sortie des films (le jeudi jusqu'en 1972 où c'est le mercredi qui est devenu le jour chômé des enfants scolarisés), elle en a tiré de vrais avantages : organisation de la filière, visibilité dans les médias ce jour-là, clarification pour les spectateurs. La filière vidéo n'a jamais réussi à s'organiser de la même façon alors que les avantages pour créer l'événement médiatique auraient été comparables : le mensuel constatait d'ailleurs qu'en septembre sur 350 titres annoncés (pause estivale oblige), 110 sortiront le premier jour du mois. Attention à l'embouteillage ! Il n'y aura sûrement pas de la place pour tout le monde dans les linéaires.
Et la VoD ne prend pas non plus un meilleur chemin avec une politique de promotion des film souvent embryonnaire et sans cohérence entre les 90 plateformes françaises. On notera quand même l'initiative bienvenue du distributeur WildBunch qui a lancé en mars 2015 la démarche du eCinema : un film exploité en première fenêtre en VoD, au prix d'une place de cinéma, sans passer par la salle, avant une distribution sur support physique et en VoD classique quatre mois plus tard. Une façon de créer l'évènement et comme par hasard, un jour fixe a été choisi (le vendredi). Une démarche à généraliser donc.

Nous ne rentrerons pas dans le débat de savoir si la société ou le monde du cinéma est sexiste, sans pour autant minimiser l'importance de l'enjeu sous-jacent. En revanche, nous nous étonnons de voir une telle polémique alors qu'une affiche est construite selon trois principes :
- donner une indexation générique facilement assimilable par le spectateur,
- stimuler l'envie de voir le film,
- respecter les enjeux contractuels.

Lorsque le film se présente au spectateur, il est accompagné d’un discours qui le positionne dans une catégorie générique. C’est un western, une comédie, un thriller. Le genre apparaît comme une référence entre ceux qui font le film et ceux qui sont appelés à le voir.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016.
Parallèlement, il est en charge du digital dans une grande banque française.
Les publications
Le point de vue
Le degré de satisfaction est le résultat d'un processus qui commence avant la projection et s'achève bien après celle-ci. C’est un parcours personnel et social qui conduit le spectateur à rencontrer trois œuvres : le film attendu, le film interprété et le film-souvenir. Ce blog propose des réflexions autour de ces trois représentations qui mettent en jeu les schémas personnels du spectateur et les influences externes auxquelles il est soumis.
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