Luc Besson vient de proposer la première bande-annonce de sa saga galactique Valerian. Des images attendues pour imaginer ce à quoi ressemblera cet ovni coûteux du cinéma français.
Lorsque Luc Besson a décidé de réaliser son rêve de gosse en adaptant Valerian et Laureline [1] héros de bande-dessinée depuis 1967, le milieu du cinéma l'a pris pour un fou. Non pas parce que cette histoire de voyageurs du temps avait de quoi faire tourner la tête. Mais parce qu'il était prêt à mettre beaucoup d'argent avec son budget annoncé à 197 M€. Beaucoup trop par rapport à ce qu'est capable de produire le cinéma français (le précédent record était de 78 M€ pour Asterix aux jeux olympiques), beaucoup trop par rapport à ce qu'un indépendant peut espérer rentabiliser au regard des tentatives similaires (on se souvient de l'échec des Arthur et les Minimoys aux Etats-Unis). Beaucoup trop enfin par rapport à la capacité financière d'Europacorp (155 M€ au début du tournage).
Et Luc Besson avait annoncé il y a quelques années revenir à une gestion moins risquée de sa société de production Europacorp. C'est pour ça qu'il s'était lancé dans l'exploitation en salles dont le chiffre d'affaires est plus régulier, qu'il avait développé l'activité avec les télévisions offrant une bonne visibilité et qu'il a multiplié les franchises pré-financées de ses précédents succès.
Mais Luc Besson a les pieds sur terre. Il a choisi une histoire et un concept qui a fait ses preuves, inspirant même en son temps George Lucas et sa Guerre des étoiles. Il s'est assuré de bien préfinancer son film à l'étranger, renforçant récemment son accès au marché chinois où il est déjà bien installé en faisant rentrer son partenaire Fondamental Films au capital d'Europacorp. Au niveau de la liquidité, la société avait aussi contracté une ligne de 450 M€ en 2014 pour financer ses productions en anglais.
Le succès de Lucy, devenu le plus gros succès d'un film français à l'étranger a changé la donne, rassurant Luc Besson sur sa capacité à faire monter l'adrénaline des spectateurs d'aujourd'hui, les mêmes justement qui font le succès des films Marvel. C'est dans la foulée qu'il a annoncé en mai 2015 le lancement de la production adaptant le tome 6 des aventures de Valerian et Laureline.
Le succès de Lucy, devenu le plus gros succès d'un film français à l'étranger a changé la donne, rassurant Luc Besson sur sa capacité à faire monter l'adrénaline des spectateurs d'aujourd'hui, les mêmes justement qui font le succès des films Marvel. C'est dans la foulée qu'il a annoncé en mai 2015 le lancement de la production adaptant le tome 6 des aventures de Valerian et Laureline.
Donc tout le monde attendait de voir les premières images du film pour appréhender ce que Luc Besson allait proposer de l'univers visuel de Jean-Claude Mézières qui avait déjà inspiré l'univers du cinquième élément, autre film de Besson qui fut le plus gros succès d'un film français à l'étranger en son temps.
Et ces presque deux minutes suffisent à voir que le spectacle sera total, à la hauteur de ce que le cinéma de l'effet produit de mieux avec l'aide justement de Industrial Light & Magic (ILM) et Weta Digital qui sont à l'origine des films à effets-spéciaux les plus prestigieux. Pour l'histoire et les émotions, on attendra naturellement de voir le film.
Et finalement cette bande-annonce met en valeur les contradictions des chiffres au cinéma. Peu importe le budget d'un film. Ce qui compte, c'est ce qu'on voit à l'écran. Le spectateur veut être sûr qu'il y trouvera du spectacle pour se divertir. Mais en même temps cela ne suffit pas. Beaucoup de gros budgets sont financièrement décevants (certaines images ne sont pas sans rappeler l'échec John Carter comme le relèvent quelques internautes dans les commentaires du trailer). Il faut jouer donc sur un apport d'âme supplémentaire, ce qu'essaie de créer le choix de la musique volontairement dissonante par rapport aux images (Because des Beatles). Ce décalage, c'est une sorte de promesse qu'il n'y aura pas que bruit et fureur.
Pour le spectateur, c'est un spectacle qu'il pourra s'offrir en salles pour toujours le même budget : quelques euros. Le même prix d'un billet que pour voir un film confidentiel. Le cinéma commercial se rattrape sur les effets-volume. Et grâce à internet, la bande-annonce ne lui coûte rien évidemment : c'est un échantillon gratuit.
Pendant ce temps, Luc Besson continue de travailler son film qui ne sortira que le 26 juillet 2017 en France. Le tournage s'est fini en août dernier. Il reste huit mois pour finir la post-production car ces images ne sont que des extracts d'un film qui n'existe pas encore, une supercherie partagé par tous en fait, car le réalisateur lui-même n'a pas la garantie du résultat et de l'homogénéité de ce qu'il essaie aujourd'hui de vendre. Il faut susciter le désir, avoir le temps pour créer le buzz, entretenir les fans et permettre à de nouveaux adeptes de prendre le train de la promotion.
Pour autant, un film qui n'est pas fini, ça ne vaut rien du tout. Dans quelques mois, ça vaudra beaucoup plus : 7€ ou quelques centaines de millions de dollars. Question de point de vue. C'est la magie du cinéma.
Pendant ce temps, Luc Besson continue de travailler son film qui ne sortira que le 26 juillet 2017 en France. Le tournage s'est fini en août dernier. Il reste huit mois pour finir la post-production car ces images ne sont que des extracts d'un film qui n'existe pas encore, une supercherie partagé par tous en fait, car le réalisateur lui-même n'a pas la garantie du résultat et de l'homogénéité de ce qu'il essaie aujourd'hui de vendre. Il faut susciter le désir, avoir le temps pour créer le buzz, entretenir les fans et permettre à de nouveaux adeptes de prendre le train de la promotion.
Pour autant, un film qui n'est pas fini, ça ne vaut rien du tout. Dans quelques mois, ça vaudra beaucoup plus : 7€ ou quelques centaines de millions de dollars. Question de point de vue. C'est la magie du cinéma.
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