Le cinéma est un art particulier. C’est un art de la représentation qui cherche à se rapprocher de plus en plus de la réalité. Rapidement, les limites liées à l’absence de son et de couleur ont poussé les distributeurs à innover lors des projections avec des pellicules peintes à la main pour recréer de la couleur ou des musiciens en salle pour obtenir du son. L’arrivée de la pellicule couleur (The tool of the sea en 1922) et du cinéma sonore (Le chanteur de jazz en 1927) marquent des jalons structurants de l’histoire du cinéma. De même, bien plus tard, et après de nombreuses expérimentations, le cinéma stéréophonique avec La guerre des étoiles (premier film en Dolby stéréo en 1977) et la 3D avec Avatar (plus grosse recette du cinéma mondial avec 2,8 Md$, loin devant Titanic et ses 2,2 Md$) marquent cette volonté partagée avec le public de rapprocher l’expérience cinématographique d’un sentiment de réalité.
En tête du box-office de mars avec Cendrillon, le studio Disney connait un âge d’or grâce au développement de trois univers : les films live tirés de ces dessin-animés, les adaptations Marvel et la résurrection de Star wars. Un cinéma qui permet au spectateur de se distraire. Derrière ce mot distraction, il y a l’étymologie de « s’éloigner » de la réalité. Revenons sur ce lien entre Réalité et Art au cinéma.
Le cinéma est un art particulier. C’est un art de la représentation qui cherche à se rapprocher de plus en plus de la réalité. Rapidement, les limites liées à l’absence de son et de couleur ont poussé les distributeurs à innover lors des projections avec des pellicules peintes à la main pour recréer de la couleur ou des musiciens en salle pour obtenir du son. L’arrivée de la pellicule couleur (The tool of the sea en 1922) et du cinéma sonore (Le chanteur de jazz en 1927) marquent des jalons structurants de l’histoire du cinéma. De même, bien plus tard, et après de nombreuses expérimentations, le cinéma stéréophonique avec La guerre des étoiles (premier film en Dolby stéréo en 1977) et la 3D avec Avatar (plus grosse recette du cinéma mondial avec 2,8 Md$, loin devant Titanic et ses 2,2 Md$) marquent cette volonté partagée avec le public de rapprocher l’expérience cinématographique d’un sentiment de réalité. Un film a beau être disponible à tous, souvent vu par des millions d’individus, parfois en même temps, il reste un objet singulier. Comme l’indique Lucien Karpik dans L'économie des singularités (2007), « chaque interprétation requalifie le produit » car il n’y a pas de mesure objective de ses qualités. Le caractère reproductif de son support, davantage encore aujourd’hui qu’hier avec l’essor des supports numériques, amplifie sa dimension collective, mais ne change rien à sa singularité. Au contraire, plus sans doute que la plupart des autres biens incommensurables, le film s’inscrit par sa large diffusion dans un paradoxe social : sa singularité se démontre par la multiplication des expériences qui en sont faites. C’est dans la multiplicité que la singularité du film s’affirme. Retour sur le livre de Lucien Karpik dont nous recommandons la lecture. |
Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital et de l'innovation dans une grande banque française.
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