L'acteur star de Titanic a gagné son premier Oscar après 4 nominations infructueuses et 26 ans de carrière (il a commencé à tourner à 15 ans). Mais à 41 ans, il a encore du temps devant lui pour compléter sa carrière. Ce n’est plus forcément le cas pour le compositeur Ennio Morricone. Il aura 88 ans en novembre prochain et fête ses 55 ans de carrière comme compositeur de musique de film. Il vient enfin de gagner pour Les 8 salopards. En 2007, un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière lui est décerné. Il avait alors 79 ans. Il a depuis composé les musiques de plus de 20 films et pratiquement autant pour la télévision. Auteur de plus de 400 œuvres pour des films (et près d’une centaine pour la télévision), il reste très actif au cinéma : il va encore composer au moins trois nouvelles bandes originales pour des films qui sortiront en 2016, dont le prochain Terrence Mallick, Voyage of time. C'est justement avec Terrence Mallick qu'Ennio Morricone a connu sa première reconnaissance aux Oscars, une nomination pour Les moissons du ciel en 1979. Car la reconnaissance de son talent a dû attendre qu'il travaille sur la production d'un studio hollywoodien, en l’occurrence Paramount. En tout, il y aura eu cinq nominations infructueuses avant que la sixième, cette année, soit la bonne. A l'exception de Malenà, elles furent toutes pour un film anglo-saxon. | Car tous ces prix sont d'abord là pour faire la promotion des films par des organismes professionnels qui vantent d'abord le cinéma national. Certes les Oscars sont ouverts aux films de toutes les nationalités puisqu'il suffit que le film ait été distribué à Los Angeles. Mais les gagnants sont essentiellement des anglo-saxons (seuls l'international Le dernier Empereur et le muet The artist échappent à la règle pour la statuette du meilleur film). Les grandes compositions des années 60 et sa période des westerns italiens ou celles des années 70 pour les films de Belmondo en France ne purent donc pas réellement concourir pour les Oscars. Même une oeuvre majeure comme Il était une fois dans l'Ouest ne lui a pas rapporté de nomination à l'Oscar alors que l'oeuvre de Sergio Leone bénéficiait de la présence de l'américain Henry Fonda. Le film ne reçut aucune nomination de toutes les façons alors qu'il est aujourd'hui conservé à la National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès aux Etats-Unis. |
Les observateurs se sont fait l’écho du premier Oscar gagné par Leonardo Di Caprio lors de la 88ème cérémonie des Oscars qui s’est tenue dimanche soir. Pourtant le vainqueur le plus patient, longtemps oublié des votants américains, est à chercher du côté de l’Italie : Ennio Morricone. Chaque remise de prix conduit à choisir et à classer les films. Cette année, le festival de Cannes n'échappe pas à la règle et la victoire de Dheepan déçoit les amateurs de The Asssasin, Mia madre et Sicario. Il parait néanmoins difficile d'en vouloir à un jury composé de spectateurs pas tout à fait comme les autres, mais qui jugent les films selon des critères analogues dans un contexte spécifique.
Le British Film institute (BFI) publie tous les 10 ans depuis 1952 la liste des meilleurs films d'après plusieurs centaines de leaders d'opinion du cinéma. C'est une référence pour mesurer l'évolution du "bon goût" reconnu à travers le temps. En 2012, le dernier classement de la BFI est paru. Il comprend 50 films et pour la première fois depuis 1962, il n'est plus dominé par Citizen Kane. C'est désormais Sueurs froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock qui a succédé au classique d'Orson Welles. Ce sont 846 critiques, distributeurs et autres responsables de festival qui ont voté. On n'y retrouve que des classiques de l'histoire du cinéma, avec des écarts importants avec les palmares du grand public. La comparaison des 50 meilleurs films du classement de 2012 avec ceux du Top250 des cinéphiles du site IMDb est éloquente, même si l’existence de points de rencontre est aussi intéressante : aucun film commun dans les dix premiers et seulement 8 films pour les cinquante premiers des deux listes |
Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital et de l'innovation dans une grande banque française.
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