Entre le cinéma et la musique classique, ce fut une histoire d’amour qui s’engagea rapidement et qui tient encore la note. Retour sur ce siècle d’un accord harmonieux qui a vu des images devenir iconiques grâce à leur accompagnement musical et des compositions savantes se transformer en tubes de cinéma.
En attendant, les musiciens de salles puisaient très couramment dans l’œuvre de Bach, Beethoven et Debussy. Chaplin, compositeur lui-même, proposa aux salles la 6ème Symphonie de Tchaïkovski pour le Kid.
L’arrivée du parlant voit émerger la musique de film créée pour soutenir l’image. Pour autant la musique classique va subsister à l’écran. Pour autant la musique classique va subsister à l’écran. Déjà Chostakovitch et Prokofiev (Alexandre Nevski, Ivan le Terrible…). Ensuite, les réalisateurs vont régulièrement recourir au répertoire classique.
Rien de plus normal pour accompagner la vie portée à l’écran des grands compositeurs comme Schumann (Song of love), Listz (Lisztomania), Malher (Mort à Venise), Beethoven (Ludwing Van B.) et bien sûr Mozart (Amadeus - 8 Oscars). De même, l’Opera s’invita régulièrement sur grand écran, y compris par les plus grands réalisateurs depuis Carmen en 1915 (Cecile B DeMille) : Don Giovanni (par Losey), La Traviata (par Zeffirelli), La Boème (par Comencini), La Flute Enchantée (par Bergman)… Disney organisa, lui, Fantasia autour de 8 morceaux classiques célèbres.
Normal aussi quand la musique s’avère diégétique (intégrée à la narration) comme dans l’homme qui en savait trop d’Hitchcock (8 mn de concert sans dialogue), Les évadés (les noces de Figaro diffusées aux prisonniers) et Le Parrain (La sanglante scène du baptême avec la Passacaille de Bach).
En revanche, c’est plus étonnant pour accompagner le pilotage d’une machine à prédire le futur (Schubert dans Minority report), l'arrivée de Loki dans un aéroport (The avengers) ou encore une course d’aviron (Grieg dans Social Network). Certaines musiques sont désormais étroitement liées à une scène : la chevauchée des Walkyries ne se conçoit plus sans les hélicoptères d’Apocalypse now. Idem pour Ainsi parla Zarathoustra avec le lever de soleil du générique de 2001 Odyssée de l'espace (qui ne devait être pourtant qu'une musique de travail pour le montage !).et qui sera repris en hommage pour l'ouverture du récent Barbie.
Kubrick se fit d’ailleurs une spécialité de recourir aux compositeurs classiques pour ses films : Orange mécanique, Barry Lyndon, Eyes wide shut et même Shining.
Certains morceaux sont devenus de véritables tubes de cinéma. On ne compte plus les utilisations de la Toccata et fugue en ré mineur de Bach, du Docteur Jekyll et Mr Hyde de 1931 au récent Docteur Strange 2 en passant par Le sens de la vie des Monty Python. L’Adagio de Barber peut illustrer aussi bien Elephant man et Platoon que Rollerball et le dessin animé Miraculous.
Mon moment mélomane préféré au cinéma ? Lorsque surgissent les notes de l’adagio du 23ème concerto de Mozart dans l’Incompris de Comencini. Difficile alors de retenir les larmes.