Certains personnages de cette période où Marvel suit les tendances de DC Comics s'imposeront et seront par la suite modernisés. Namor (1939), la Torche humaine (1939) et surtout Captain America (1940) apparaissent dans le contexte du second conflit mondial et la présence des nazis comme ennemis est récurrente. Si Marvel commence fort avec notamment la création de Captain America dont les ventes dépasseront rapidement un million d'exemplaire, les années d'après-guerre seront économiquement plus difficiles, d'autant que les talents ne restent pas, au premier rang desquels on compte le départ de Jack Kirby dès 1942 après une brouille lié à un travail réalisé parallélement et confidentiellement pour le concurrent Fawcett comics. Stan Lee, neveu du fondateur Martin Goodman, devient alors le directeur de la publication (à moins de 20 ans !).
Le cinéma américain a vu émerger de nouvelles forces depuis vingt ans qui ont fait évoluer le marché du cinéma dans son ensemble. Ainsi, à côté d'Un Pixar, qui a redéfini les exigences du film d'animation, il y a le studio Marvel qui a imposé un genre anciennement dévolu à la série B : le blockbuster de super-héros.
Jusqu'au début des années 2000, les films de super-héros n'étaient pas à la fête. Certes, le Superman (1978) de Richard Donner déjà avait tout de la superproduction, mais ses suites ont montré que les bases n'étaient pas encore là pour faire émerger le genre. Certes, les deux Batman (1989 & 1992) de Tim Burton avaient montré qu'un auteur pouvait s'emparer du film de super-héros, mais le style burtonien est trop particulier pour avoir réussi là-encore à définir les canons du genre. Finalement, dans les deux cas tirés de héros de l'éditeur DC Comics, l'identification du spectateur était mal aisée. C'est justement l'apport de Marvel au comics qui a fait défaut aux bandes-dessinées de super-héros jusqu'au début des années 60 : des héros avec des faiblesses psychologiques et des problèmes auxquels lecteurs et spectateurs puissent trouver un écho dans leur propre vie (difficulté à trouver sa place, problème d'argent, maladie, comportement déviant etc.).
Car contrairement à ce que l'on pense souvent, Marvel n'est pas né avec Spiderman, mais plus de 20 ans plus tôt. Pour être exact, en 1939 sous le nom de Timely comics, pour exploiter le succès de Superman qui venait d'apparaître dans Action Comics comics un an plus tôt et qui eut droit alors à sa propre revue, ce qui était une première pour un tel personnage. C'est l'âge d'or du Comics.
Certains personnages de cette période où Marvel suit les tendances de DC Comics s'imposeront et seront par la suite modernisés. Namor (1939), la Torche humaine (1939) et surtout Captain America (1940) apparaissent dans le contexte du second conflit mondial et la présence des nazis comme ennemis est récurrente. Si Marvel commence fort avec notamment la création de Captain America dont les ventes dépasseront rapidement un million d'exemplaire, les années d'après-guerre seront économiquement plus difficiles, d'autant que les talents ne restent pas, au premier rang desquels on compte le départ de Jack Kirby dès 1942 après une brouille lié à un travail réalisé parallélement et confidentiellement pour le concurrent Fawcett comics. Stan Lee, neveu du fondateur Martin Goodman, devient alors le directeur de la publication (à moins de 20 ans !). Le cinéma ne fait pas que raconter des histoires. Il raconte aussi le monde, un monde vu par les yeux d'un auteur. Et il y a autant de visions de monde que de personnes pour le regarder. Entre deux façons d'appréhender le risque, les films portent en eux des valeurs à partager ou pas. Siegfried Kracauer a montré dans sa fameuse étude sur le cinéma allemand des années 30, comment l'esprit d'une époque se traduit dans son cinéma [1]. Rien d'étonnant, car comme l'avait explicité avant lui Edgar Morin dès les années 50, les films sont fabriqués par une communauté qui vit dans la société, sous ses influences et ses modes de vie. De fait, il peut être intéressant alors de regarder les films en se référant à ce qui caractérise une société. Il existe de nombreux axes de lecture proposés par l'ethnologie et l'analyse interculturelle : la religion, l'intergénérationnel, la linguistique/phonologie... L'une de ces approches qui nous a séduit est celle de Clair Michalon pour expliquer les différences culturelles. Elle a l'avantage d'une cohérence qui peut s'appliquer à la fois à un individu et à une collectivité. D'après son modèle, les individus voient le monde selon leur appréhension du risque. Soit une initiative est porteuse d'une précarité absolue qui va jusqu'à la mort en cas d'erreur, soit c'est une opportunité d'amélioration. Dans le premier cas, il s'agit d'échapper à la mort dans une société où les personnes âgées sont perçues comme des sages qui ont su éviter les erreurs : c'est le règne de la tradition des anciens où l'on cherche à perpétuer des stratégies de survie ; les femmes sont essentielles à la conservation de l'espèce et sont donc protégées, voir surprotégées (le voile etc). Dans le second cas, il y a une linéarité du temps pour chercher à faire toujours mieux, accroître son niveau de vie et l'individu se qualifie par ce qu'il fait. La distinction entre homme et femme n'est plus essentielle et les deux statuts convergent.
Il n'y a pas de jugement de valeur à avoir entre ces deux perceptions du monde qui sont, chacune, cohérentes. Au niveau sociétal, les communautés africaines traditionnelles sont sur le premier modèle quand l'occident évolue dans le second. Pour autant, ces modèles se retrouvent au sein de chacun de ces types de société, au niveau individuel. En effet, entre les deux pôles extrêmes, chaque individu se positionne à un moment donné. En effet, la position n'est pas absolue car on naît dans le monde de la précarité en nourrisson et on y revient en vieillissant. Entre les deux, on fait un bout de chemin vers la sécurité. Les sociétés les moins développées restent dans la précarité car la population vit dans un monde où le risque est partout (maladie, guerre, manque de nourriture, chômage...) tandis que les sociétés industrielles prônent la liberté et l'individualité dans un monde où le risque a été banni par le principe de précaution et des procédures.
Après le parlant, la couleur et le relief, le cinéma cherche toujours à créer le plus d’immersion possible. La réalité virtuelle s'intègre parfaitement dans cette trajectoire. De la science-fiction, nous sommes déjà en train de nous y plonger. Reste à confirmer.
Qu'on s'imagine en train de regarder le prochain Star wars immergé totalement sur Tatooine ou au bord du Faucon Millenium. On peut tourner la tête tranquilement pour suivre une dispute entre Rey et Poe Dameron. Aucun rappel des limites de l'écran de projection, aucune gène de la tête du spectateur de devant et encore moins d'énervement à sentir la lumière verte du panneau "sortie" au dessus d'une porte dérobée. Que le plaisir de suivre les plans toujours centrés par le réalisateurs mais avec cette liberté d'être enfin vraiment ce fameux témoin invisible que veut nous faire croire que nous sommes le cinéma depuis 120 ans.
C'est déjà presque une réalité pour ceux qui ont pu mettre sur leur tête ces casques qui font le bonheur des geek depuis un an. Mais il s'agit souvent de démonstration de visites virtuelles ou de petits films faits à la va-vite par des techniciens en apprentissage de cette nouvelle grammaire visuelle qui rappelle dans leur démarche les opérateurs du cinématographe des frères Lumière.
LoVR from Aaron Bradbury on Vimeo.
On voit néanmoins apparaître des premiers films plus ambitieux à l'image de Sonar qui permet de voyager dans l'espace à bord d'un drome ou Lovr, cette approche expérimentale d'une rencontre amoureuse suivie sur une ligne du temps reproduisant l'activité neurologique de "elle" et "lui" (à voir ci-dessous, mais c'est fait pour se balader visuellement.dedans). Il existe aussi la possibilité de voir le spectacle musical du Roi Lion au milieu de la scène avec les danseurs/chanteurs à ses côtés.
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Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital et de l'innovation dans une grande banque française.
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