A Rosencrantz and Guildenstern Are Dead take on Titanic. An overprotective mother attempts to keep her teenage daughter, young son, and rowdy sister together while sailing on the doomed voyage of the Titanic in 1912.
La semaine est marquée par quelques suites atypiques qui arrivent sur les écrans ou dont le projet vient d'être annoncé. Fruits d'une tendance nostalgique ou solutions de producteurs pour réduire son risque, ses films marquent une démarche de recyclage parfois étonnante Cette semaine, on a appris en France le projet de donner une suite aux Aventures de Rabbi Jacob, la comédie devenue culte avec Louis de Funès. Il s'agira d'y raconter les aventures de Rabbi Jacqueline avec notamment Danièle Thomson à l'écriture comme pour le premier film réalisé par son père. Aux Etats-Unis, c'est un scénario de la jeune actrice Jen d'Angelo qui fait parler de lui alors qu'il n'est pas encore acheté par le moindre studio. Il s'agit d'un potentiel spin-of de Titanic focalisé sur des personnages secondaires du film de James Cameron qui s'est retrouvé sur la fameuse Black list des scénarios les plus en vue à Hollywood [1]. Ce qui étonne dans les deux cas, c'est que les deux films n'appelaient pas naturellement une suite. Le décès des acteurs de l'original et l'histoire concept du second rendaient l'idée de suite bien peu spontanée. C'est faire peu de cas de l'imagination de l'esprit créatif des artistes. La fausse bande-annonce suivante de Titanic 2 rassure quant à la possibilité d'en rajouter toujours un peu plus après la fin d'un film [2].
Alors que Comédie et comédie dramatique dominent le box-office des films français en France, il en est tout autrement dans le reste du monde où les stars français ne sont pas un moteur pour déplacer les foules. Qu'il est loin le temps d'Alain Delon, vedette au Japon ! Depuis près de dix ans, le cinéma se porte bien en France. Et depuis 2006, la part des films français s'est redressée parvenant certaines années à 45% (2006, 2008 et 2014). Ce succès est d'autant plus vrai que parallèlement, le cinéma français s'exporte de mieux en mieux dans le monde. Au total, ces exportations ont représenté 215 M€ en 2015, en hausse de 11% selon les chiffres récemment publiés par le CNC. Derrière ce chiffre, c'est 111 millions de spectateurs qui sont allés voir un film français hors de France, soit l'équivalent de 54% des entrées réalisées en France. C'est la troisième fois que le seuil des 100 millions est dépassé (record de 144 millions en 2012). Mais pour les films qui s'exportent, l'international représentent en moyenne plus que le box-office français. Une moyenne qui cache une forte diaprité puisque certains sont d'abord des produits d'exportation. En effet, pour certains films conçus pour le marché français, l'exportation n'est qu'un bonus sympathique, peu significatif dans le plan de financement initial. La famille Belier (3,6 millions d'entrées à l'export) et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu (9,8 millions dont 2,8 en 2015) n'avaient pas vraiment besoin de ça diront certains au regard de leur triomphe en France, mais c'est toujours bon à prendre. Pour un Samba, a priori lui-aussi très franco-français, les 2,2 millions d'entrées sont très significatifs par rapport à son score français de 3,2 millions d'entrées. Un score qui doit beaucoup au marché allemand qui reste de loin le premier marché d'Europe : avec 28 M€ et 13% des recettes, l'Allemagne est loin devant l'Italie (10 M€). Déjà en 2014, le marché allemand avait montré sa capacité à accepter des films français grand public en faisant un triomphe à Intouchables des mêmes réalisateurs (9 millions de spectateurs, devenant le plus gros succès français outre-Rhin devant Le Gendarme et les Extra-terrestres et ses 5,6 millions d'entrées en 1979/1980). En Europe, la typologie des films français qui marchent présente des similitudes avec le box-office français. Qui nierait alors le poids des proximités culturelles ?
Pendant longtemps, le cinéma n'avait pas vraiment d'égal pour apprécier un film dans de bonnes conditions. Contre le grand écran et un son enveloppant, la télévision ne pouvait rivaliser. Les temps ont changé et un petit bilan des forces en présence s'impose en analysant la technique et la qualité de l'expérience. “Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse.” (Jean-Luc Godard) Depuis que cette déclaration de l'auteur d'A bout de souffle, le rapport entre cinéma et télévision a bien évoluer.
Tout d'abord, la télévision a changé. Outre l'évolution du matériel qui a vu l'épaisseur de son écran fondre alors que les tailles des diagonales augmentaient, la façon de la regarder a été profondément modifiée par la délinéarisation apportée d'abord par la télévision de rattrapage, puis par des innovations du type Molotov.tv. Le cinéma n'est pas en reste car il a fallu répondre à ce renforcement de ce concurrent historique et des nouveaux loisirs numériques L'exploitation en salles est pourtant un domaine relativement conservateur car les investissements sont importants, les échecs fréquents [1] et il faut souvent que l'ensemble de la chaîne, de la production à la distribution, évolue parallèlement. Mais, pour survivre, ce conservatisme a été oublié ces dernières années. Ainsi, le cinéma numérique a totalement remplacé la pellicule et le spectacle en 3D est devenu l'apanage de la salle au regard d'un adoption finalement timorée sur le petit écran. Les évolutions les plus notables sont néanmoins dans la salle de cinéma où le confort a significativement progressé. De fait, de nombreuses salles devenues inadaptées face à la concurrence ferment mais de nouvelles plus modernes se créent. A Paris, Ce sont Le Gaumont Mistral, La Pagode et récemment le Gaumont Ambassade qui ont fermé définitivement leurs portent quand le Pathé Beaugrenelle et bientôt le Pathé Vilette renforcent l'offre cinématographique des parisiens. Les rénovations sont nombreuses avec des espaces plus adaptés à la sociabilité (café, librairie, restauration...). Même les salles destinées aux cinéphiles se refont une beauté à l'image du Trois Luxembourg. A chaque fois, la technique est remise au gout du jour : 4K, Atmos, 3D. Et des expérimentations sont faites pour proposer des fauteuils bougeants et des cinémas de réalité virtuelle. On annonce aussi des projecteurs à l'image plus lumineuse et le retour des écrans panoramiques XXL. Vivement demain. |
Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital dans une grande banque française.
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