D'une part, certaines productions cherchent à reproduire les shémas hollywoodiens en s'appuyant sur des films de genre typés. EuropaCorp s'est fait le champion de cette démarche qui a valu quelques uns des plus beaux succès du cinéma français à l'étranger. Ces films sont tournés en anglais mais n'en déplaise à quelques uns, ce sont bien des oeuvres français. Et leur succès constitue des taxes et recettes précieuses pour les professionnels français, même si une partie du budget part dans la pôche de stars américaines qui en assure la promotion. C'est grâce à ces films que le cinéma français a pu s'ouvrir les portes de la Chine depuis cinq ans.
D'autre part, la France a des talents reconnus dans le monde dans le dessin animé grâce notamment à l'Ecole des Gobelins qui a essaimé ses compétences dans les plus grands studios, en particulier aux Etats-Unis. Il n'est donc pas étonnant de trouver trois dessin-animés dans le top 10 : Le Petit Prince (15 millions d'entrées), Astérix et le domaine des dieux (2,4 millions) et Mune, le gardien de la Lune (2,1 millions). On relèvera l'élégance du positionnement du Petit Prince qui devait non seulement plaire à tous ceux dont l'admiration à l'oeuvre de Saint-Exupéry poussait à la fidélité aux illustrations du livre et ceux qui cherchaient une histoire qui ne soit justement pas la même en passant par ceux qui n'ont qu'un lien lointain avec le livre. Quand on s'adresse au marché international, c'est un dilemme inévitable que le film a franchi en mariant deux histoires et deux styles de dessins. Chapeau !
Enfin, le documentaire est devenu une valeur sûr du cinéma français qui s'exporte (entre 6 et 13 millions d'entrées par an depuis 2006). Contrairement aux deux autres genres vedettes à l'international, de gros scores sont accessibles avec des budgets raisonnables. Les documentaires parviennent courramment à rapporter davantage à l'étranger qu'en France. Comme le dessin animé, l'absence d'acteur et de problème de langue en fait des oeuvres d'autant plus internationales que le sujet n'est pas français : d'où le triomphe de certaines documentaires naturalistes. Et ce n'est pas un hasard si Disney a donné autant de liberté à son label Disneynature, installé à Paris depuis 2008. Si 2015 n'a pas vu de gros succès de ce type (Le sel de la terre est le leader du genre avec 0,9 million), il est certain que cela reviendra.
Olivier Megaton (Europacorp) 44 millions d'entrées dont 11 aux Etats-Unis et 5 en Chine 2,6 millions en France |
Mark Osborne (StudioCANAL) 15 millions d'entrées dont 2 au Brésil et 0,2 aux Etats-Unis 1,9 million en France |
CAMILLE DELAMARRE (Europacorp) 13 millions d'entrées sur 77 territoires dont 4 en Chine et 2 aux Etats-Unis 0,6 mllion en France |