Dans le top 15 hebdo, la présence d'un film X ou assimilables est devenue courante. En 1974, les plus gros succès du genre sont Les impures - Anita (142.000 spectateurs parisiens - il faut multiplier par trois pour avoir le score France), Les charnelles (135.000), Les couples du bois de Boulogne (121.000) et Chaleurs danoises.
Aucun d'eux de rentre dans les sept premières places du top hebdomadaire. Pourtant au cours de l'été 1974, c'est le triomphe d'Emmanuelle et de son érotisme grand public qui change l'image du film à caractère sexuel. Le porno en profite.
Avec l'aspect éducatif de La foire aux sexes et documentaire de Exhibition, le cinéma pornographique semble avoir encore besoin d'une caution morale pour décider un certain public. Mais le triomphe répété de films pornographiques "classiques" montre aussi qu'une véritable économie du sexe s'est mise en place avec une offre et une demande structurée. Les étendards de cette tendance seront Les jouisseuses et Les expériences sexuelles de Flossie dont le succès est particulièrement fort en province (respectivement 2.240.000 - soit le double du Parrain 2 ! - et 1.508.000 entrées sur toute la France). Après l'été, Furies Porno (les après-midis privés de Pamela Mann) et Le sexe qui parle marcheront aussi très bien avec 384.000 et 229.000 entrées sur Paris. On peut rajouter la sortie du culte Gorge profonde (157.000 sur Paris "seulement", mais 552.000 sur la France entière), trois ans après les Etats-Unis.