Parangon du blockbuster ayant généré tout un univers fictionnel et des produits dérivés bien réels, Star wars a pourtant commencé de façon modeste cinq ans avant sa sortie et ses influences sont encore plus anciennes chez les jeunes Lucas. Quelle ironie pour un film qui aura tant influencé les générations futures et l'histoire du cinéma. |
À l’origine, George Lucas découvre la structure récurrente des mythes et du voyage initiatique du héros pendant ses études d’anthropologie (1962/64). En 1968, il est marqué par les effets spéciaux de 2001, l’Odyssée de l’espace. En 1971, alors que son 1er film est présenté à Cannes, il tente d’acheter les droits de Flash Gordon qu’il avait découvert enfant à la télévision, mais les ayant-droits veulent alors Federico Fellini à la réalisation.
C’est en attendant la sortie de son deuxième film, et bientôt grand succès, American Graffiti, qu’il rédige le premier script de Star Wars. Pour l’écrire, il se souvient du film Lawrence d’Arabie de David Lean (1962) qui décrit la fédération de tribus locales pour lutter contre l’Empire britannique et il en gardera aussi les déserts de la future planète Tatooine et l’un de ses acteurs, Alec Guinness, qui deviendra Obi-wan Kenobi. Quant à la princesse et aux deux droïdes, ils proviennent du souvenir de la Princesse Yukihime et des deux paysans de la Forteresse cachée d’Akira Kurosawa (1956).
Alors qu’Universal et United Artists avaient refusé le script, la Fox accepte de financer sa transformation en scénario : plusieurs versions se succèdent en 1974 et 1975. On y trouve le général Starkiller en héros de la 1ère version, puis son fils Luke devient le protagoniste principal des versions ultérieures, sauf dans une version intermédiaire où Luke est envisagé en fille. En août 1975, on est enfin assez proche de la version finale (on cherche encore un « cristal de Kiber »). On y lit pour la première fois « Que la force soit avec toi ». À cause d’une réduction de budget, le scénario est simplifié : Leïa n’est plus enfermée à la prison d’Aldorande, mais sur l’Étoile noire.
Pour le Casting, Lucas reçoit Kurt Russell (Luke), Jodie Foster ( Leila), Burt Reynolds et Christopher Walker (Solo). Ayant abandonné le métier d’acteur faute de rôle, Harrison Ford fait lui-même passer une cinquantaine d’auditions pour le rôle de Han Solo avant que Lucas ne le retienne alors qu’il voulait éviter de reprendre un acteur d’American Graffiti.
Le tournage commence en mars 1976 et dure quatre mois. C’est en plein tournage que le réalisateur choisit de sacrifier Kenobi, modifiant encore le scénario. Pour les effets spéciaux, il faut innover. Il sollicite les premières images 3D sur ordinateur pour simuler l’attaque finale lors du briefing des rebelles. La post-production prend du retard. Le personnage de Jabba The Hunt est donc sacrifié au montage pour éviter de finalisé la scène ; il sera réintégré 20 ans plus tard dans l’Édition spéciale.
Il manque encore la musique. Lucas la veut symphonique. Spielberg lui recommande pour ça John Williams qui a œuvré sur les Dents de la mer. Elle sera écrite en deux mois en utilisant des leitmotivs musicaux.
La guerre des étoiles sort le 25 mai 1977. La suite appartient à l’histoire.
Ce sont les spectateurs qui ont choisi le 4 mai comme journée de célébration pour Star Wars à cause du jeu de mot autour de « May the force be with you », sans lien avec une action du studio. Et plus particulièrement, les premiers fans à s’en être servis publiquement étaient des militants du parti conservateur anglais qui achetèrent le 4 mai 1979 une demi-page du quotidien London Evening News pour féliciter Margaret Thatcher de son élection comme Première ministre ce jour-là. On pouvait y lire : «May the Fourth Be With You, Maggie. Congratulations».