En France, il fut un peu mieux reçu car Paul Verhoeven avait obtenu un statut de réalisateur respecté grâce à sa période hollandaise et à sa vision satirique de la société américaine dans Robocop, confirmée depuis par Starship troopers sorti deux ans après Showgirls [1]. Pour autant, l'accueil fut bien tiède (735.000 entrées avec un bouche-à-oreille pas si mauvais).
Par la suite, aux Etats-Unis, le film brilla de deux façons. D'abord comme un film érotique à succès en vidéo (l'une des plus grosses recettes VHS de MGM), puis comme comme midnight movie lors de séances nocturnes, propres aux films-culte. Il y eu même un showgirls 2, initié avec la bénédiction de Verhoeven (mais avec un budget symbolique de 30.000$ !). Là où la critique de 1995 voyait un nanar de luxe, la critique perçut progressivement un remake un peu particulier de Ève de Joseph L. Mankiewicz. Pour défendre le film, le critique canadien Adam Nayman ira jusqu'à écrire un livre complet en 2014 au titre évocateur : it doesn't suck, Showgirls. Les partenaires-média sont désormais Le monde, Positif, France culture, Transfuge et Les cahiers du cinéma. Les Cahiers du cinéma, justement, n'hésite plus dans leur numéro d'octobre 2016 (n°715) à mettre Showgirls sur un piédestal, deux décennies après l'avoir descendu, lui octroyant une note de 2,9 sur 4 (moyenne des 10 journalistes). La bande-annonce 2016 joue d'ailleurs sur ce revirement de la perception du film.
[1] - Paul Verhoeven vient d'être choisi pour représenter la France aux Oscars 2017 avec Elle.
[2] - Noëël Burch, Akira Mizuta Lippit, Chon Noriega, Ara Osterweil, Eric Schaefer, Jeffrey Sconce et Linda Williams