Tous les observateurs cinéma ne parlent que de ça depuis ce week-end : les recettes décevantes du nouveau film sur les 4 fantastiques. Pourtant, il me semble que l'échec à commenter cette semaine, c'est celui de la dernière production Aardman aux États-Unis. Quand un bon film avec de bonnes critiques et un label de qualité reconnu du public ne rencontre pas son public, il est opportun de s'intéresser à lui.
Force est de reconnaître que les regards sur le box-office du dernier week-end se sont surtout tournés vers le deuxième film de Josh Trank consacré au retour des 4 fantastiques, un reboot 8 ans après le succès relatif (ou échec relatif au choix) des 4 fantastiques et le Surfer d'argent. Le journal professionnel Variety met ça sur le compte d'un délai trop court pour relancer une franchise, la génération cinéma n'ayant pas eu le temps de se renouveler pour que les parents amènent leurs enfants avec eux revoir les héros de leur enfance. C'est faire un peu vite une généralité du succès de Jurassic world qui a bénéficié d'un effet nostalgique du premier film de la série réalisé par Steven Spielberg il y a 22 ans. On oublie au passage que le nouveau Mad Max n'est pas le succès attendu 30 ans après. Que Christopher Nolan a relancé le héros de Gotham city, Batman, 8 ans également après le fiasco de Batman & Robin (1997). Que le reboot de la franchise Spiderman a réalisé un enviable 758 M$ de recette dans le monde cinq ans après le troisième épisode de Sam Raimi. Il paraît donc douteux de vouloir limiter l'échec des quatre fantastiques version 2015 à une histoire de délai. Et si tout simplement les spectateurs avaient trop de choix de super-héros pour accepter si facilement une proposition cinématographique sur des héros qui ne les ont pas enthousiasmés jusqu'à maintenant et dont les nouveaux exploits étaient accompagnés d'un buzz négatif. Au final, un premier week-end à 26 M$, soit la moitié de Ant-man sorti récemment qui avait pourtant déçu (!) et surtout la moitié des deux films sur les mêmes héros sortis en 2005 et 2007, malgré l'effet de l'inflation sur les billets.
Passons donc à Shaun le mouton sorti la même semaine.
Force est de reconnaître que les regards sur le box-office du dernier week-end se sont surtout tournés vers le deuxième film de Josh Trank consacré au retour des 4 fantastiques, un reboot 8 ans après le succès relatif (ou échec relatif au choix) des 4 fantastiques et le Surfer d'argent. Le journal professionnel Variety met ça sur le compte d'un délai trop court pour relancer une franchise, la génération cinéma n'ayant pas eu le temps de se renouveler pour que les parents amènent leurs enfants avec eux revoir les héros de leur enfance. C'est faire un peu vite une généralité du succès de Jurassic world qui a bénéficié d'un effet nostalgique du premier film de la série réalisé par Steven Spielberg il y a 22 ans. On oublie au passage que le nouveau Mad Max n'est pas le succès attendu 30 ans après. Que Christopher Nolan a relancé le héros de Gotham city, Batman, 8 ans également après le fiasco de Batman & Robin (1997). Que le reboot de la franchise Spiderman a réalisé un enviable 758 M$ de recette dans le monde cinq ans après le troisième épisode de Sam Raimi. Il paraît donc douteux de vouloir limiter l'échec des quatre fantastiques version 2015 à une histoire de délai. Et si tout simplement les spectateurs avaient trop de choix de super-héros pour accepter si facilement une proposition cinématographique sur des héros qui ne les ont pas enthousiasmés jusqu'à maintenant et dont les nouveaux exploits étaient accompagnés d'un buzz négatif. Au final, un premier week-end à 26 M$, soit la moitié de Ant-man sorti récemment qui avait pourtant déçu (!) et surtout la moitié des deux films sur les mêmes héros sortis en 2005 et 2007, malgré l'effet de l'inflation sur les billets.
Passons donc à Shaun le mouton sorti la même semaine.
Ce score des 4 fantastiques, Lionsgate, le distributeur américain, et StudioCanal, le producteur, en auraient finalement rêvé pour leur poulain Shaun le mouton : avec 4 M$ le premier week-end dans une combinaison tout de même sympathique de 2.320 salles américaines, on est très loin des standards des dessins-animés à succès qui dépassent souvent les 50 M$ sur la même période. Les films précédents du studio Aardman ont tous fait trois à quatre fois plus que Shaun le mouton, y compris le peu réjouissant Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout (note de 6,7 par les internautes d'IMDb). Et c'est peut-être là l'une des causes de cet échec. La qualité en baisse des derniers films du studio Aardman (Pirates ! et dans une moindre mesure Mission : Noël) a fini par neutraliser la réputation flatteuse des "films en pâte à modeler". Car pendant ce temps, la concurrence a sorti des films qui ont plu aux enfants et à leur accompagnateurs : Moi, moche et méchant pour Universal, Dragons pour Dreamworks Animation, La reine des neiges pour Disney, Rio pour Blue Sky et Vice versa pour Pixar. Une génération d'enfants (d'une durée approximative de 7 ans, de l'âge de raison à l'adolescence), ça se renouvelle beaucoup plus vite qu'une génération de jeunes cinéphiles (environ 15 ans, de l'adolescence au premier enfant). Or l'âge d'or du studio Aardman date de Chicken run (2000) et de Wallace & Gromit (2005). Une éternité pour peser sur le public enfantin et leurs parents américains. La situation au box-office est légèrement meilleure en France (6 M$ de recette cumulée) où la série télévisée a eu le droit à des diffusions régulière sur TF1, Disney Channel, Boomerang et France Télévision. Le producteur français StudioCanal avait mis aussi plus de moyens dans la distribution. Mais c'est en Angleterre, terre natale du studio Aardman où il demeure une institution, que le film s'en tire le mieux avec plus de 20 M$ de recette, beaucoup moins que pour les autres productions Aardman, mais nettement mieux que dans tous les autres pays. Le public y est plus âgé qu'en France puisque les 7/14 ans y représentent 31% de l'audience contre 46% pour les 6/14 ans français. Globalement, c'est un score décevant avec un score final autour de 100 M$ de recettes monde [1] pour un budget de 55 M$. Un échec que d'autres envieraient en définitive.
On se consolera en sachant que ce type de films a une carrière plus longue grâce à la vidéo et à la télévision qui permettent de reconstruire une réputation pour les films suivants. C'est le dur labeur des producteurs de films pour enfants. Un public formidable mais terriblement ingrat si on ne le séduit pas régulièrement.
A ne pas rater : une visite des Studios Aardman, une belle façon de faire de l'animation
[1] Boxofficemojo ne prend pas en compte tous les territoires où le film est exploité (par exemple, le film a rapporté 12 M$ en Allemagne). [Mise à jour : le box-office mondial final s'établit à 102 M$] dont 59% en Europe.
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