Le père Noel est une ordure a d'abord triomphé au théâtre avant de connaître une carrière décevante au cinéma. Il a gagné ses galons de films culte au fil des ans et des rediffusions au point d'inspirer l'humour de la télévision des années 80 et 90
Pas mal plus de 40 ans après la sortie du film au cinéma avec alors un succès très relatif. Belmondo, Coluche et De Funès faisaient trois fois plus. Même la suite des Sous-doués firent beaucoup mieux que la bande du Splendid.
Avant le film, il y eu la pièce dont le côté sombre contraste de l’aspect lumineux des Bronzés. D’ailleurs, conçu pendant l’écriture du Père Noël est une ordure, les Bronzés font du ski en récupérera la noirceur en contraste. Cette méchanceté assumée des personnages et son intemporalité (à part ses téléphones filaires) ont à la fois donné un coup de vieux à la comédie d’alors et permis au film de durer.
Pourtant l’écriture fut difficile pour canaliser l’esprit créatif de chaque membre de l’équipe. Michel Blanc se désolidarisa rapidement et ils restèrent à six derrière le stylo. L’idée de faire un film sur SOS Amitiés fut validée après un appel test au numéro de soutien aux dépressifs qui leur confirma le ressort comique de l’idée à un moment où l’ambiance post-68 cède au consumérisme des années 80.
Sur scène, Josiane Balasko céda sa place à Anémone afin d’engager une carrière solo au cinéma. Anémone étant confirmée dans le casting du film, Balasko reviendra dans le rôle de la responsable de SOS détresse créée pour l’occasion : elle passe l’intrigue bloquée dans l’ascenseur pour éviter d’avoir à réécrire les scènes dans l’appartement. C’est la fin qui subit le plus gros changement avec le zoo qui remplace l’explosion coûteuse à filmer qui aère un film qui garde son origine du café-théâtre. De même, une introduction filmée en cachette, faute d’autorisation, devant les Grands magasins est rajoutée avec Jugnot. En revanche, l’épilogue des protagonistes se confessant à un prêtre, joué par Michel Blanc, avant d’être arrêtés ne sera jamais tourné.
Compte tenu du traitement du père Noël, La RATP et la SNCF refusent les publicités dans leur réseau. La critique fut également sévère face à ce spectacle « bête et méchant » et les Césars le négligèrent aussi totalement.
C’est le public de la vidéo et de la télévision qui s’empara progressivement de cette comédie ne manquant ni de verve, ni de rythme, aux répliques cultes : « C’est c’lâaa oui… », « Je n’aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille », « Tout n’est pas tout noir vous savez… Y a beaucoup de gris ! ». Au point que les américains en firent un remake en 1994 : Mixed nuts avec Steven Martin, Juliette Lewis et Adam Sandler respectivement dans les rôle de T. Lhermitte, A.M. Chazel et C. Clavier.
C’était le chant du cygne de ce collectif d'humoristes qui ne se reforma que pour un dernier hommage, avec les Bronzés 3 dont les 10 millions de spectateurs démontre la place prise par le Splendid un quart de siècle plus tôt.