Devenu une icone de la cinéphilie et pour certain le plus grand film de l'histoire du cinéma, le Parrain vit le jour dans la douleur même s'il s'appuie sur un livre à succès. La faute à un studio en grande difficulté doutant de son jeune réalisateur. Celui-ci allait imposait une histoire de famille illustrant sa vision de l'Amérique. Le film est sorti en France il y a juste 51 ans.
La Paramount posa une option sur le livre de Mario Puzo avant même qu’il ne fut fini et devint un best seller (9 millions d'exemplaires vendus). On y suit l’évolution de la famille Corleone qui livre une lutte d’influence aux autres organisations mafieuses new-yorkaises : une famille clanique, inspirée des personnages du roman Les frères Karamazov de Dostoïevski, qui voit le benjamin prendre ses responsabilités lorsque la famille est menacée. Des rapports de force pour « tirer les ficelles » illustrés par le logo iconique du livre, puis du film.
Les films de gangsters n’ayant alors pas la côte, le budget devait être assez réduit initialement. Cela, combiné à une histoire valorisant des mafieux, amena au refus des réalisateurs chevronnés sollicités : Costa-Gavras, Otto Preminger Peter Bogdanovich et Sergio Leone.
Coppola accepta pour éponger les dettes de sa production THX1138 de Georges Lucas. Il proposa de faire du film une allégorie au capitalisme américain plutôt qu’un film sur la mafia. Par rapport au livre, il éluda aussi l’histoire du chanteur Johnny Fontane à Hollywood, un rôle que Sinatra convoitait. Idem pour la jeunesse de Vito Corleone réutilisée dans Le Parrain 2. Le film finit également sur une tonalité moins positive que le roman.
Mais pendant le tournage, le studio hésita plusieurs fois à le renvoyer, insécurisé par ses choix de casting, sa tenue du planning et ses premiers rushs. Le studio voulu le remplacer par Elia Kazan mais Marlon Brando y mit son véto. Le tournage du premier assassinat de Michael rassura. Bien que très soucieux des détails, Coppola laissait place à l’improvisation : le chat dans la 1ere scène, Sonny cassant les appareils des photographes, la réplique « Laisse le pétard, prends les cannolis ! »…
Faute d’argent, les séquences en Sicile furent annulées du planning, mais réussissant à convaincre le studio à augmenter le budget, Coppola obtint ce qu’il voulait. Néanmoins, le tournage dû éviter le village sicilien de Corleone où la vraie Mafia opérait.
La plus grosse difficulté vint d’un groupe de pression luttant contre les préjugés assimilant les italo-américains à des mafieux. Ironiquement l’organisation était dirigée un des dirigeants de la mafia new-yorkaise qui menaça le producteur. Celui-ci obtînt la suppression du mot Mafia, mais il fut abattu pendant le tournage.
Le premier montage durait deux heures pour correspondre aux standards d'exploitation que le studio attendait, mais le producteur demanda finalement à enrichir le montage pour donner plus de consistance aux relations familiales. Coppola fut heureux de s'exécuter.
Le film fut un triomphe critique et public. Mais aux Oscars, ça dérailla encore. Si le film obtint l’oscar du meilleur film, son réalisateur fut boudé. La nomination pour la musique de Nino Rota a été annulée car le love theme n’est pas une création pour ce film. Pacino, qui joue le héros, ne fut nominé qu’en meilleur second rôle quand Brando, présent seulement sur un tiers du film, gagna celui du meilleur 1er rôle. Finalement tous deux boudèrent la cérémonie.
Deux autres films, une série TV et un jeu vidéo plus tard, le Parrain est devenu la première franchise iconique des cinéphiles.
Tout ça pourrait faire l’intrigue d’une série. C’est d’ailleurs le cas puisque Paramount choisit l’histoire - romancé - de ce tournage pour sa série prestige, The offer, qui lança sa plateforme de streaming Paramount+ en 2022.
Les films de gangsters n’ayant alors pas la côte, le budget devait être assez réduit initialement. Cela, combiné à une histoire valorisant des mafieux, amena au refus des réalisateurs chevronnés sollicités : Costa-Gavras, Otto Preminger Peter Bogdanovich et Sergio Leone.
Coppola accepta pour éponger les dettes de sa production THX1138 de Georges Lucas. Il proposa de faire du film une allégorie au capitalisme américain plutôt qu’un film sur la mafia. Par rapport au livre, il éluda aussi l’histoire du chanteur Johnny Fontane à Hollywood, un rôle que Sinatra convoitait. Idem pour la jeunesse de Vito Corleone réutilisée dans Le Parrain 2. Le film finit également sur une tonalité moins positive que le roman.
Mais pendant le tournage, le studio hésita plusieurs fois à le renvoyer, insécurisé par ses choix de casting, sa tenue du planning et ses premiers rushs. Le studio voulu le remplacer par Elia Kazan mais Marlon Brando y mit son véto. Le tournage du premier assassinat de Michael rassura. Bien que très soucieux des détails, Coppola laissait place à l’improvisation : le chat dans la 1ere scène, Sonny cassant les appareils des photographes, la réplique « Laisse le pétard, prends les cannolis ! »…
Faute d’argent, les séquences en Sicile furent annulées du planning, mais réussissant à convaincre le studio à augmenter le budget, Coppola obtint ce qu’il voulait. Néanmoins, le tournage dû éviter le village sicilien de Corleone où la vraie Mafia opérait.
La plus grosse difficulté vint d’un groupe de pression luttant contre les préjugés assimilant les italo-américains à des mafieux. Ironiquement l’organisation était dirigée un des dirigeants de la mafia new-yorkaise qui menaça le producteur. Celui-ci obtînt la suppression du mot Mafia, mais il fut abattu pendant le tournage.
Le premier montage durait deux heures pour correspondre aux standards d'exploitation que le studio attendait, mais le producteur demanda finalement à enrichir le montage pour donner plus de consistance aux relations familiales. Coppola fut heureux de s'exécuter.
Le film fut un triomphe critique et public. Mais aux Oscars, ça dérailla encore. Si le film obtint l’oscar du meilleur film, son réalisateur fut boudé. La nomination pour la musique de Nino Rota a été annulée car le love theme n’est pas une création pour ce film. Pacino, qui joue le héros, ne fut nominé qu’en meilleur second rôle quand Brando, présent seulement sur un tiers du film, gagna celui du meilleur 1er rôle. Finalement tous deux boudèrent la cérémonie.
Deux autres films, une série TV et un jeu vidéo plus tard, le Parrain est devenu la première franchise iconique des cinéphiles.
Tout ça pourrait faire l’intrigue d’une série. C’est d’ailleurs le cas puisque Paramount choisit l’histoire - romancé - de ce tournage pour sa série prestige, The offer, qui lança sa plateforme de streaming Paramount+ en 2022.
Flux RSS
