Avec cette nomination, c'est la reconnaissance d'un homme qui porte haut, par passion du public du cinéma, une conception d'un spectateur à la fois libre et sous influence. Libre, car il lui reconnaît le droit d'aimer ce qu'il aime. Sous influence car ses goûts sont impactés par les groupes sociaux, que ce soit une communauté culturelle, l'influence du bon goût de ceux qui ont le capital social ou tout simplement d'un groupe d'amis avec qui l'on va partager une toile.
Avant lui, la sociologie du septième art existait depuis longtemps grâce aux œuvres déjà anciennes d'Edgar Morin (le cinéma ou l'homme imaginaire) et Siedfried Kracauer (de Caligari à Hitler). Mais il fait partie de ces universitaires qui, ces dernières années, de Pierre Sorlin à Fabrice Montebello, de Jean-Pierre Esquenazi à Nathalie Heinich, ont montré que le public du cinéma se comprenait dans son environnement social, qu'on pouvait donc structurer un domaine de la sociologie du cinéma.
A l'heure où le savoir passe aussi par l'image et les médias, où il faut reconstruire une relation entre l'étudiant et l'apprentissage, voire l'innovation dans l'interdisciplinarité, cette nomination fait du bien.