Son caractère est également difficile à cerner. Sa mère a de plus en plus de mal avec elle. Expulsée de son école et faisant preuve d'un caractère de plus en plus asocial, sa mère la mena chez un docteur qui diagnostiqua une paranoïa schizophrénique. Mais elle décida de ne pas traiter le problème de sa fille.
“Je suis une actrice de cinéma parce que ça rapporte de l'argent, et sacrément bien ! Je n'ai jamais voulu être une comédienne... C'est arrivé comme ça et seulement parce que ma mère le voulait” (Veronika Lake)
Elle forme un couple - à l'écran - célèbre avec le comédien Alan Ladd dans une série de films noirs à partir de 1942. Le premier de leurs sept films ensemble est Tueurs à gage, mais les plus marquants sont La clé de verre et The Blue Dahlia. Raymond Chandler, au scénario, critiqua fermement le jeu de l'actrice. Néanmoins, son style félin et l'effet "coucou" de sa chevelure y font merveille.
“Je n'étais pas un sex-symbol. J'étais un sex-zombie” (Veronika Lake)
Mais sa tendance schizophrène apparaît de plus en plus clairement à partir de la naissance de sa fille, Elaine en 1940, pour laquelle elle montre une certaine indifférence. Elle aura encore un fils et une fille avec son deuxième mari André de Toth qu'elle épousa en 1944 [2].
La Paramount décide de ne pas renouveler son contrat en 1948. Les studios ne veulent plus travailler avec elle. Confinée dans des séries B, endettée, Veronica Lake tente alors de faire carrière au théâtre à New York à partir de 1951. Mais devenue alcoolique et poursuivie par ses troubles du caractère, elle doit rapidement y renoncer et quitte le monde du cinéma pour faire quelques apparitions dans des séries télévisées jusqu'en 1954 avant de disparaître totalement.
En 1962, un journaliste la retrouve dans un bar de New York. Elle y officie comme serveuse. Cette scène inspira d'ailleurs une séquence de L.A. confidential (1997) de Curtis Hanson. Suite à cela, elle fait un petit come-back sans succès dans le cinéma d'horreur (Des pas sur la neige en 1966 et Flesh feast, qu'elle financera partiellement avec l'argent de son autobiographie et qui sera un échec, en 1970).
C'est oubliée de tous que cette actrice légendaire finit par mourir, dans le Vermount, le 7 juillet 1973 d'une hépatite virale, à peine un an après son quatrième mariage.
“Veronika Lake est une créatrion d'Hollywood. Hollywood sait faire ce genre de chose”. (Veronika Lake)
[2] - Elle divorce une deuxième fois en 1952 pour se remarier en 1955 avec un éditeur de musique, Joseph A. McCarthy dont elle divorcera cinq ans plus tard. Elle se mariera quatre fois en tout.