Au cinéma, les producteurs sont confrontés au dilemme de l’innovation :
🔴 « océan rouge » en refaisant comme les autres sur un marché identifiable mais fortement concurrentiel,
🔵 « Océan bleu » en partant sur un nouveau territoire sans concurrence mais à défricher.
L'histoire du western est caractéristique de ces choix et tout entrepreneur doit réaliser avant de se lancer.
🔴 « océan rouge » en refaisant comme les autres sur un marché identifiable mais fortement concurrentiel,
🔵 « Océan bleu » en partant sur un nouveau territoire sans concurrence mais à défricher.
L'histoire du western est caractéristique de ces choix et tout entrepreneur doit réaliser avant de se lancer.
Au début des années 60, Hollywood a déjà largement exploité le marché du western. L’ouest sauvage y est décrit comme un lieu à domestiquer par la loi et la morale. Pour l’Amérique, c’est une façon d’écrire son histoire et de construire des mythes fondateurs. Faute d’originalité, le public se détourne. L’homme qui tua Liberty Valence (1962) s’avère un film testamentaire. Sur 20 ans, 1.200 westerns américains auront été produits rendant l’océan bien rouge.
Faute de public en salles, les américains produisent à la place des séries western (comme rawhide avec C. Eastwood). L’Italie y voit la possibilité de produire des westerns à petit budget sans la concurrence hollywoodienne. Le désert espagnol de Tabernas va remplacer les grands espaces du Nevada. Duel au Texas (1963) est le premier prototype notable d’un genre qui paradoxalement décrit des personnages plus humains car moins parfaits, donc aptes à créer une connivence avec un public plus jeune.
Il fallait un grand cinéaste pour imposer mondialement ces séries B. Il arrive avec un jeune réalisateur, contributeur clé de la célèbre scène de la course de chars de Ben-Hur, qui va s’inspirer du film le Garde du corps de Kurosawa pour écrire un western : Sergio Leone tourne Pour une poignée de dollars en 1964. Il sollicite le méconnu Ennio Morricone et ses sonorités loin du western traditionnel pour chorégraphier ses images. Il joue avec des cadrages contrastés, très larges sur les paysages, très serrés sur les détails. Il hypertrophie le climax via des scènes de duel qui rallongent le temps et la dramatique. Et il le signe Bob Robertson pour faire plus hollywoodien.
Les italiens n’ont pas besoin de promouvoir le mythe américain et peuvent donc se distinguer de certains clichés : le principe de liberté cède devant celui de revanche du prolétaire, la morale distinguant le bien du mal s’efface au profit d’un héros à la fois bon, brut et méchant. Alors que le péplum italien s’essouffle, le western italien réinvente le genre créant son « océan bleu » avec son anti-héros cynique, ses costumes originaux et sa violence extrême.
Derrière cet ambassadeur, pendant dix ans, 380 westerns italiens sont produits, dont quelques belles références (Django, le Grand silence). Mais le western italien devient spaghetti, une parodie de lui-même, notamment via le succès du tandem T. Hill & B. Spencer (Trinita). En 1973, Leone conçoit à son tour le film testamentaire du genre avec Mon nom est personne. Faute d’éléments nouveaux, le public se détourne.
L’océan bleu devient rouge à son tour.
Faute de public en salles, les américains produisent à la place des séries western (comme rawhide avec C. Eastwood). L’Italie y voit la possibilité de produire des westerns à petit budget sans la concurrence hollywoodienne. Le désert espagnol de Tabernas va remplacer les grands espaces du Nevada. Duel au Texas (1963) est le premier prototype notable d’un genre qui paradoxalement décrit des personnages plus humains car moins parfaits, donc aptes à créer une connivence avec un public plus jeune.
Il fallait un grand cinéaste pour imposer mondialement ces séries B. Il arrive avec un jeune réalisateur, contributeur clé de la célèbre scène de la course de chars de Ben-Hur, qui va s’inspirer du film le Garde du corps de Kurosawa pour écrire un western : Sergio Leone tourne Pour une poignée de dollars en 1964. Il sollicite le méconnu Ennio Morricone et ses sonorités loin du western traditionnel pour chorégraphier ses images. Il joue avec des cadrages contrastés, très larges sur les paysages, très serrés sur les détails. Il hypertrophie le climax via des scènes de duel qui rallongent le temps et la dramatique. Et il le signe Bob Robertson pour faire plus hollywoodien.
Les italiens n’ont pas besoin de promouvoir le mythe américain et peuvent donc se distinguer de certains clichés : le principe de liberté cède devant celui de revanche du prolétaire, la morale distinguant le bien du mal s’efface au profit d’un héros à la fois bon, brut et méchant. Alors que le péplum italien s’essouffle, le western italien réinvente le genre créant son « océan bleu » avec son anti-héros cynique, ses costumes originaux et sa violence extrême.
Derrière cet ambassadeur, pendant dix ans, 380 westerns italiens sont produits, dont quelques belles références (Django, le Grand silence). Mais le western italien devient spaghetti, une parodie de lui-même, notamment via le succès du tandem T. Hill & B. Spencer (Trinita). En 1973, Leone conçoit à son tour le film testamentaire du genre avec Mon nom est personne. Faute d’éléments nouveaux, le public se détourne.
L’océan bleu devient rouge à son tour.
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