Loin de la cinéphilie dominante et de l'expression littéraire contenue des critiques, Karim Debbache et sa bande ont développé un style qui s'est imposé sur le net Et c'est mérité car il allie fond et forme pour parler des films et du cinéma en général avec une érudition qui tranche avec ses sujets. Sa 3ème vidéo Chroma est sortie aujourd'hui.
Attention, coup de cœur. Depuis un peu plus de deux ans, Karim Debbache écrit et monte ses chroniques, aidé à l'écriture de ses compère Gilles Stella et Jeremy Morvan. C'est bien fait, le discours est vraiment intéressant et on passe un bon moment par le permanent second degré et ton ironique de ses chroniques.
Armé d'un BTS audiovisuel et une spécialité dans la postproduction et le montage, il partage sa cinéphilie comme le fait François Theurel (Le fossoyeur des films), autre video blogueur du net qui allie culture experte et volonté de partage au plus grand nombre.
C'est un vrai passionné de cinéma. Il ne se laisse pas enfermer par le bon goût et sait analyser ce qu'il aime et ce qui lui déplaît avec clairvoyance. Force est de constater qu'il évoque pour le moment plutôt des films qu'il a lui-même du mal à défendre et on a hâte de le voir critiquer des films qu'il aime vraiment. En effet, à ses débuts, passé par jeuxvideo.com, il devait retenir des films en lien avec ce loisir ; or jusqu'à maintenant l'univers du jeu vidéo et du cinéma de fiction n'a pas donné grand chose (à l'exception notable du dessin-animé Les mondes de Ralf qu'il n'a pas - encore - chroniqué). Il prend le temps d'expliquer pourquoi un film ne fonctionne pas ou pourquoi il le trouve intéressant et y a pris du plaisir, sans jamais se limiter à des formules lapidaires. Ma chronique préférée de cette série, Crossed, aujourd'hui terminée est le dernier et 28ème épisode consacré à Scott Pilgrim vs the world.
Armé d'un BTS audiovisuel et une spécialité dans la postproduction et le montage, il partage sa cinéphilie comme le fait François Theurel (Le fossoyeur des films), autre video blogueur du net qui allie culture experte et volonté de partage au plus grand nombre.
C'est un vrai passionné de cinéma. Il ne se laisse pas enfermer par le bon goût et sait analyser ce qu'il aime et ce qui lui déplaît avec clairvoyance. Force est de constater qu'il évoque pour le moment plutôt des films qu'il a lui-même du mal à défendre et on a hâte de le voir critiquer des films qu'il aime vraiment. En effet, à ses débuts, passé par jeuxvideo.com, il devait retenir des films en lien avec ce loisir ; or jusqu'à maintenant l'univers du jeu vidéo et du cinéma de fiction n'a pas donné grand chose (à l'exception notable du dessin-animé Les mondes de Ralf qu'il n'a pas - encore - chroniqué). Il prend le temps d'expliquer pourquoi un film ne fonctionne pas ou pourquoi il le trouve intéressant et y a pris du plaisir, sans jamais se limiter à des formules lapidaires. Ma chronique préférée de cette série, Crossed, aujourd'hui terminée est le dernier et 28ème épisode consacré à Scott Pilgrim vs the world.
On y découvre aussi de façon ludique les secrets du cinéma, de la technique aux règles de narration :
Le positionnement de Karim Debbache fait toute la différence : il crée naturellement une proximité d'univers avec le spectateur. Les critiques de cinéma habitent un monde à eux où ils nous rappellent qu'ils côtoient les stars pour les interviews, sont invités dans les festivals où ils sont parfois membres du jury et peuvent même devenir réalisateurs en copiant les "jeunes turcs" des Cahiers du cinéma. Nul ne sait ce que deviendra Karim Debbache qui, peut-être sera rattrapé par le dispositif des critiques de cinéma, mais pour l'instant, il ressemble surtout à un copain cinéphile qui partage ses goûts et ses convictions avec intelligence et ironie. C'est justement cette ironie qui fait toute la différence. Son savoir ne se veut jamais édifiant mais juste éclairant. On sent qu'avec lui on pourrait parler de tous les films sans être jugé, qu'il va livrer son analyse sans prise de tête. En bref, ça parle du cinéma qu'on ressent et pas du cinéma que l'expert voit. Et les internautes cinéphiles adorent au point de participer à son appel à don pour financer sa dernière émission Chroma : 200.000 € récoltés en un mois alors que 20.000 € étaient attendus initialement pour lancer l'émission (l'objectif initial atteint en une heure !). Il a une base fidèle de fans : 500.000 vidéos vus de sa vidéo sur Troll 2, un obscur nanar de 1990, classé 88ème plus mauvais film sur IMDb, et plus de 60.000 likes sur sa page Facebook. Sa vidéo sur Highlander 2 sortie aujourd'hui a été vue par 45.000 internautes en quatre heures, un score de blockbuster !
Certains attendent fébrilement leur livraison mensuelle :
Au global, les vidéos de Karim Debbache sont un bon moyen d'amener un public avide d'apprendre en s'amusant à s'interroger sur ses propres goûts. On y cite la philosophie des films de Noël Caroll (il n'aime pas) ou la valeur d'un film de Eric Dufour (il aime) [1]. Une vraie gageur quand on voit le niveau des films chroniqués. Parfois se cachent des films estimés (Existenz, War Games). En passant de sa série Crossed, centrée sur les adaptations de jeux vidéo, à Chroma, lancée début 2016 et à la ligne éditoriale plus large, on peut espérer plus de variété et donc de liberté.
A suivre sans modération.
A suivre sans modération.
[1] - Pourtant le second s'est beaucoup appuyé sur le travail du premier, avec il est vrai un certain esprit critique.
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