Cette année, j’ai eu le plaisir que l’Education nationale via le Rectorat de Nice me propose de participer à l’aventure ni comme un professionnel, ni comme un total anonyme. Non, avec une accréditation pour voir et contribuer à sélectionner les films du festival Cinécole. J’y suis invité comme sociologue du cinéma au sein du comité de sélection.
Cinécole est une manifestation qui en est à sa 34ème édition et qui promeut le cinéma « intéressant » auprès des professeurs de collège et du lycée, soit pour leur apport culturel, soit pour leur apport pédagogique. Et ce choix offre donc une grande liberté dans la sélection des 11 films qui seront projetés les deux derniers jours du festival où plus de 300 enseignants voient les films dans la salle du Miramar. En bref, le mariage parfait entre cinéma, découverte et partage. Tout ce que j’aime. Adieu donc à la famille pendant 10 jours pour me consacrer complètement à ma mission. Merci à eux. Sincèrement.
Mercredi 11 mai
Départ pour Cannes. A l’aéroport, il y a foule et sans surprise encore plus dans la salle d’attente de la Navette pour Nice. Comme tout bon festivalier, je viens d’acheter le Film français spécial festival pour en savoir un peu plus sur les films. Pendant ce temps, les autres membres du comité de sélection organisent la répartition des projections ce matin. Un exercice délicat puisque nous piochons dans toutes les sélections, un luxe qui a sa contrepartie : un grand nombre de films à voir par les commissionnaires, environ une grosse vingtaine en sept jours, chaque film étant vu par deux ou trois membres pour rendre l’exercice moins subjectif.
Ainsi, je passe les contrôles de police en repensant à cette scène de In the air où le personnage cynique joué par George Clooney rappelle comment choisir sa queue en privilégiant celle où il y a des hommes d’affaires, avec une préférence pour les asiatiques si bien organisés (sic). Je n’ai malheureusement pas suivi son conseil et je le regrette en regardant une triste passagère devoir vider un à un son sac de cosmétiques en devant en abandonner la moitié pour raison de sécurité. La file d’attente s’allonge derrière moi d’autres malheureux qui n’ont pas écouté George Clooney.
Malgré un brouillard effroyable, mon avion est à l’heure. J’éviterai donc les mésaventures du covoiturage de Un ticket pour deux ou Date limite. Dans la salle d’attente, une femme demande à son voisin : « t’as vu Vincent Lindon ? ». Ca sent déjà Cannes !
A l’arrivée, journalistes et caméras m’accueillent dans le crépitement d'appareil-photos. Quelqu’un me demande quand même de me pousser un peu car tout ça évidemment n’est pas pour moi mais pour une jolie blonde juste derrière moi. Je n’avais pas reconnu Kirsten Dunst qui partage pourtant ma vie de cinéphile depuis Entretien avec un Vampire il y a plus de 20 ans. Elle m’ignore complètement. La vie n’est pas comme au cinéma.
La rencontre avec l'équipe est conviviale. J'aime immédiatement mes nouveaux amis des salles cannoises : Isabelle, Karine, Murielle, Florian, Frédéric, Pierre-Rémy et bien sûr Jean qui mène la dans comme un chef. On sympathise rapidement et je sens que cette semaine sera aussi sociale et conviviale... comme souvent le cinéma. Tant mieux ! D'abord autour d'un buffet d'accueil, puis d'une table ronde quelques informations sur le déroulé de la semaine et rencontre avec des personnalités pédagogiques, politiques et associatives viennent compléter cette entrée en matière. Cet événement ne serait pas là sans la DAAC de Nice et Cinéma-Cannes. L'étape-phare est la prise de connaissance de l'agenda : 21 films "obligatoires" à mon programme personnel, avec la possibilité d'en rajouter si les plannings de projection le permettent. Enfin je reçois le Graal du festival : un trousseau de cartes-pass plus ou moins prioritaires. On est tous très motivés.
Les projections pour Cinécole commencent demain jeudi, mais en avant-goût je vais profiter dès ce soir en amuse-bouche du dernier Woody Allen projeté en ouverture. En tenue de soirée de surcroit. "Vous avez pensé à prendre un noeud papillon ? "