La vie d’un film peut être cruelle. À l’heure des plateformes, le flux est trop important pour mettre en avant autre chose que les succès et exclusivités en svod. D’ailleurs Disney+ vient de supprimer la plupart des films des années 50 à 80 de sa plateforme. On parle de film de patrimoine dès qu’un film est sorti en salles depuis plus de 10 ans. On est rapidement obsolète dans l’univers du divertissement.
Certains films résistent pourtant au temps. Il y a peu d’élu et les cinémas anglo-saxons et nationaux sont largement surreprésentés. Pourtant il y a aussi Le bon, la brute et le truand, film italien tourné en 1966 en Espagne avec trois acteurs américains.
Contrairement à ses deux premiers westerns, Sergio Leone a eu cette fois les moyens de tourner le film qu’il voulait. Et il va faire le western spaghetti étalon, celui auquel tous les autres devront se comparer. Il doit une grande part de sa pérennité à la complémentarité réussie d’une forme baroque et d’un fond libertaire pour créer un spectacle qui s’inscrit harmonieusement dans notre société post-moderne. Épique, le film dure 3h dans son montage italien, soit 14 mn de plus que la version française connue de ce côté des Alpes.
Il y a une ironie permanente qui crée du détachement et de la sympathie. Le traitement de la guerre de Sécession en est l’illustration avec des personnages qui n’hésitent pas à faire sauter un pont pour que la guerre se déplace plus loin : si le western américain moralisait l’Histoire, chez Leone, elle reste au porte du romanesque. L’intrigue - sans aucun personnage féminin - tourne autour de trois anarchistes sur la piste du même magot enterré dans la tombe d'un soldat inconnu. On y parle bien d’un bon, puisqu’il est mentionné dans le titre, mais il ne se définit comme tel que par contraste avec les deux autres ; ce n’est pas tant un héros qu’un anti-héros, violent, cupide et égoïste.
Le scénario n’est pas avare de scènes mémorables avec sa succession de situations excitantes (le duel final en impasse mexicaine) et d’autres plus émotionnelles (les cris étouffés par la musique des prisonniers).
Mais c’est surtout la réalisation qui place le film au panthéon du cinéma. Au niveau de l’image, Leone travaille ses cadrages afin de tirer profit du hors champ qui surgit et de toute la largeur du CinémaScope. Le son est également un élément clé de la mise en scène :
- des silences qui donnent toute sa place à l’image,
- des dialogues ciselés à l’humour grinçant (« Quand on tire, on raconte pas sa vie », « Tu vois ? Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses »),
- une musique qui amplifie le spectacle.
Enfin, le montage étire le temps pour mieux magnifier la tension.
Sur-authentique peut-être, culte sûrement !
Contrairement à ses deux premiers westerns, Sergio Leone a eu cette fois les moyens de tourner le film qu’il voulait. Et il va faire le western spaghetti étalon, celui auquel tous les autres devront se comparer. Il doit une grande part de sa pérennité à la complémentarité réussie d’une forme baroque et d’un fond libertaire pour créer un spectacle qui s’inscrit harmonieusement dans notre société post-moderne. Épique, le film dure 3h dans son montage italien, soit 14 mn de plus que la version française connue de ce côté des Alpes.
Il y a une ironie permanente qui crée du détachement et de la sympathie. Le traitement de la guerre de Sécession en est l’illustration avec des personnages qui n’hésitent pas à faire sauter un pont pour que la guerre se déplace plus loin : si le western américain moralisait l’Histoire, chez Leone, elle reste au porte du romanesque. L’intrigue - sans aucun personnage féminin - tourne autour de trois anarchistes sur la piste du même magot enterré dans la tombe d'un soldat inconnu. On y parle bien d’un bon, puisqu’il est mentionné dans le titre, mais il ne se définit comme tel que par contraste avec les deux autres ; ce n’est pas tant un héros qu’un anti-héros, violent, cupide et égoïste.
Le scénario n’est pas avare de scènes mémorables avec sa succession de situations excitantes (le duel final en impasse mexicaine) et d’autres plus émotionnelles (les cris étouffés par la musique des prisonniers).
Mais c’est surtout la réalisation qui place le film au panthéon du cinéma. Au niveau de l’image, Leone travaille ses cadrages afin de tirer profit du hors champ qui surgit et de toute la largeur du CinémaScope. Le son est également un élément clé de la mise en scène :
- des silences qui donnent toute sa place à l’image,
- des dialogues ciselés à l’humour grinçant (« Quand on tire, on raconte pas sa vie », « Tu vois ? Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses »),
- une musique qui amplifie le spectacle.
Enfin, le montage étire le temps pour mieux magnifier la tension.
Sur-authentique peut-être, culte sûrement !
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