Avec le retour sur les écrans du célèbre archéologue pour une cinquième (et dernière) aventure, c'est un cycle qui s'achève. Le héros parait anachronique aujourd'hui. Pourtant Indiana Jones s'est construit dès le début comme un personnage à la fois d'une autre époque et aussi le résultat bien actuel de la cinéphilie de ses créateurs. |
Dans les années 70, de jeunes cinéastes prenaient le pouvoir. Précédemment, les grands studios contrôlaient toute la chaîne de fabrication et imposaient une certaine vision de la société. Mais la génération qui arrive alors s’est construite sur une double référence qui va donner le « Nouvel Hollywood » :
Il y a trente ans, le 11 juin 1993, sortait aux Etats-Unis Jurassic park qui allait faire basculer l'histoire des effets spéciaux dans l'ère digital. Un film qui fait écho à la filmographie du créateur de E.T.Steven Spielberg était alors le wonder boy du box-office cumulant les succès depuis une vingtaine d’années. Il s’était fait connaître en concevant, à 24 ans, un téléfilm, adapté d’une courte nouvelle parue dans Playboy, qui voyait un automobiliste lutter pour sa survie face à un camion hostile et anonyme : Duel .
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Il y a juste un siècle Fritz Lang et son épouse Thea von Harbou imaginent le premier robot prenant apparence humaine, en l’occurrence d’une femme. Déjà le danger de l’IA est là, même s’il faudra attendre presque 25 ans et les travaux de Alan Turing - héros du film Imitation game - pour que les premiers travaux scientifiques s’organisent autour de la recherche pour imiter l’intelligence humaine, voire de la dépasser.
Le cinéma de science-fiction sera friand de cette capacité projetée des ordinateurs. Il s’agit au début d’assister l’Homme (comme dans Planète interdite en 1956). Mais les scénaristes en perçoivent le potentiel dramatique : le robot d’abord docile se révolte comme dans Westworld (le film, 1973) puis plus tard dans Alien, Terminator, I Robot et même Avengers (Ultron).
Déjà Hall900, l’ordinateur de bord de 2001 : l’Odyssée de l’espace (1968), devenait un danger. Car l’IA n’a pas besoin d’être humanoïde pour être dangereuse. Dans Wargames (1983), c’est un PC de gamer raccordé à l’ancêtre d’internet qui s’apprête à lancer une guerre nucléaire, par jeu. Moins réalistes, les univers japonais de Ghost in the shell (1995) et américain de Matrix (1999) montraient un monde où le code prenait le pouvoir à l’image de Tron (1982), premier film en image de synthèse.
Mais les meilleurs films ont plutôt utilisé ce thème pour aller challenger ce qui fait la conscience humaine en confrontant l’Homme à sa copie numérique. C’est au cœur de :
- Blade runner et ses replicants voulant juste vivre au-delà de leur date de péremption (« tous ces moments se perdront dans le temps… comme les larmes dans la pluie »),
- Electric dreams et son ordinateur amoureux (« Qu’est-ce qu’un rêve ? »),
- I.A. et son humanoïde rêvant d’être aimé comme un vrai petit garçon (« Je ne suis pas un jouet ! »),
- Ex-machina et sa femme-objet voulant échapper à ce statut (« n’est-ce pas étrange de créer quelque chose qui vous déteste ? »),
- Wall-e et son émouvant robot (« pendant 700 ans, il a fait ce pourquoi il a été programmé, il va enfin découvrir sa véritable destinée »),
- Westword - la série - et ses « hôtes » désirant rencontrer leur créateur (« certaines personnes choisissent de voir la laideur de ce monde, sa confusion. Je choisis d’en voir la beauté. Pour croire qu’il y a un sens à nos vies »).
Et lorsque l’humain comprend que l’intelligence artificielle ne s’avère n’être qu’une machine, c’est le héros de Her qui déprime… après avoir enfin connu une « vraie relation ».
Décidément, voilà un sujet bien compliqué. Humainement
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016.
Parallèlement, il est en charge du digital et de l'innovation dans une grande banque française.
Les publications
Le point de vue
Le degré de satisfaction est le résultat d'un processus qui commence avant la projection et s'achève bien après celle-ci. C’est un parcours personnel et social qui conduit le spectateur à rencontrer trois œuvres : le film attendu, le film interprété et le film-souvenir. Ce blog propose des réflexions autour de ces trois représentations qui mettent en jeu les schémas personnels du spectateur et les influences externes auxquelles il est soumis.
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