Pourtant le succès n’avait rien d’évident. Au contraire, avant sa sortie, la presse annonçait déjà le « naufrage » commercial d’un réalisateur ambitieux, qui se prenait pour « le roi du monde » et dépensait sans compter l’argent du studio Fox (qui dut faire appel à la Paramount pour mutualiser le risque). Imaginez un film de 3h15, sans star (Leonardo Di Caprio ne le deviendra que grâce au film) dont on connaît déjà la fin. Il lui fallait rentabiliser un budget de 200 M$, le plus élevé, même à Hollywood, de ceux qu’on ne débloquait même pas pour des franchises au succès garanti. Rien de tel ici avec ce film catastrophe en costume, a priori un brun suranné. Lorsque la sortie américaine fut repoussée de juillet à décembre 1997, ratant la période faste du box-office estival, la rumeur courut que cela était dû à de mauvais retours des premiers spectateurs.
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Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital et de l'innovation dans une grande banque française.
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